À Berry-Bambelle, le lien intergénérationnel se tisse au quotidien - 18 -

Publié le par Or gris : seniors acteurs des territoires, dans une société pour tous les âges

Dans le cœur battant du centre intergénérationnel de Belleville, la micro-crèche Berry-Bambelle (Réseau Arppe-Acepp 18) ne ressemble à aucune autre. Ici, enfants de trois mois à trois ans et résidents âgés se côtoient, partagent, rient, chantent, et surtout, se reconnaissent dans l’autre. « Bonjour, moi c’est Marie. Bienvenue à Berry-Bambelle », lance d’emblée l’une des professionnelles de la structure. Un prénom, un sourire, une main tendue — les prémices d’une rencontre toujours singulière.

Depuis la grande salle de vie de la crèche, un couloir fait le lien avec la résidence seniors attenante. Un simple passage ? Bien plus que cela : un trait d’union entre les âges. C’est là que se jouent les temps forts du quotidien. Les repas, les goûters, les chansons, les rituels partagés. « C’est vraiment le lieu où on va se retrouver pour pouvoir faire des chansons, pour pouvoir partager une activité. »

Les enfants, naturellement curieux, investissent cet espace en toute liberté. Ils marchent à quatre pattes, comme Jacques, ou s’exclament devant les papillons d’un livre. Ils éveillent souvenirs et émotions chez les résidents : « Ça me rappelle mon enfance. Ça me rappelle mon métier. » Ici, la mémoire s’anime, la parole se libère, les gestes reviennent. Une dame observe une fillette enfiler des perles : « Elle arrive à bien mettre l’aiguille. Bravo ! »

Chaque jour, les activités varient : peinture, sport doux, puzzles. Mais la chanson reste un rituel immuable, juste avant le repas. Un moment-clé qui rythme la journée et fait descendre les résidents de leur chambre. Les enfants, eux, reconnaissent l’instant, attendent le refrain. Une voix s’élève, entonne une ritournelle espiègle : « Je fais pipi sur le gazon, pour embêter les papillons… »

Ce lien, c’est ce que tous viennent chercher, sans toujours le formuler. « Qu’est-ce qu’on recherche ? Le lien. Le lien des enfants, le lien des anciens. » Certaines résidentes ont peu ou plus de famille proche. Les enfants deviennent alors les petits-enfants de cœur, ceux qu’on attend, qu’on voit grandir, qu’on chérit. « Un enfant dans la journée, ça illumine la journée. »

On s’attache, des deux côtés. « Il est important de prendre soin des petits. Il est important de prendre soin des anciens. Et ici, c’est ce qui se passe. » Pas de programme figé ni de grande théorie. Juste de l’attention, de la présence, et cette évidence : l’enfance et le grand âge ont tant à se dire.

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À Berry-Bambelle, le lien intergénérationnel se tisse au quotidien - 18 -
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