Décrocher son permis de conduire grâce à un retraité avec AGIRabcd -29-
Dans le Finistère, des retraités aident des jeunes à obtenir leur permis de conduire. Un sésame indispensable pour trouver un emploi.
"J’ai déjà pris 50 heures de conduite mais je stresse trop au volant. Lorsqu’il faut dépasser un camion, j’ai peur ". À 24 ans, Mosfirah a besoin de décrocher son permis de conduire pour valider une formation d’accompagnement de personnes âgées et dépendantes mais a besoin d’aide pour prendre confiance en elle. Grâce à l’association AGIRabcd et la mission locale de Brest, elle a croisé la route d’André, retraité bénévole de 63 ans. Depuis 2014, il partage son expérience de conducteur avec des jeunes de 18 à 26 ans lors de séances de conduite accompagnée, dans le cadre de l’action "AGIRoute". "Ils ont tous un projet professionnel identifié qui nécessite d’être mobile mais rencontrent des difficultés, parfois financières, parfois de confiance", explique-t-il. "Mais ce ne sont pas des cours", insiste-t-il, "Je ne suis pas moniteur, j’agis en complément de l'auto-école. Je me considère un peu comme un grand-parent de substitution". Avant de prendre la route, chaque retraité reçoit une formation spécifique à la conduite supervisée.
• Instaurer une relation de confiance
Ces séances s’étalent de six mois à deux ans, à raison de deux heures en moyenne par semaine par binôme. De quoi instaurer une relation de confiance: "Ces séances ne se limitent pas à la conduite. Au contraire, j’essaye de parler d’autre chose, d’en savoir plus sur leurs projets, pour qu’ils ne soient plus focalisés sur leurs difficultés au volant. Comme en conduite accompagnée, nous n’avons pas de véhicules à double pédales, cela leur donne confiance, observe André. Ils ne sont plus dans le rôle de celui qui échoue mais dans celui qui réussit". Une méthode qui porte déjà ses fruits avec Mosfirah: "Les moniteurs d’auto-école sont très exigeants, André est gentil, il me tranquillise". "Je veille à ne pas mettre trop d’affect non plus. Cela favorise les échanges, ils n'ont pas peur d'être jugés", confirme le retraité.
• 44 apprentis conducteurs ont eu leur permis
Pour l’heure, Mosfirah ne sait pas encore quand elle passera son permis. Lorsque son parrain estimera qu’elle est prête, l’auto-école reprendra le relais en vue de l’examen final.
Depuis le début de cette action à Brest en 2013, 44 apprentis conducteurs, dont six coachés par André,
Stéphanie Letellier publié par Notre Temps le 27 juin 2018