Ces retraités qui travaillent

Publié le par Orgris

 

 

 

De plus en plus de retraités exercent aujourd’hui une profession, à temps plein ou partiel. Que ce soit pour améliorer le quotidien, par nécessité, ou pour rester dans le monde des actifs, les motivations sont diverses.

Selon une étude du Conseil d’orientation des retraites datée de 2006, ils seraient en France environ 300 000 à continuer d’exercer une profession tout en percevant leur pension de retraite. Petits boulots, missions d’Intérim, artisanat, salariat… Près de 3 % de l’ensemble des retraités repousseraient ainsi les limites du temps et resteraient actifs, par choix ou nécessité, au-delà de 60 ans et plus.
Pourtant, ce chiffre ne reflète certainement qu’en partie la réalité. Depuis 2008, les règles du cumul emploi retraite ont été considérablement assouplies (voir par ailleurs) et d’autre part bon nombre de « cumulards » échappent sans doute à la statistique. « Avec l’allongement de la durée de cotisation, beaucoup partent et partiront à la retraite avant d’atteindre le taux plein, du coup de plus en plus de retraités poursuivent une activité professionnelle. Cela étant, la tendance est difficile à chiffrer car une partie d’entre eux fait des travaux au noir », estime Marc Adiveze, responsable au sein de la fédération audoise du syndicat Force ouvrière.
Créateur d’un site Internet de petites annonces pour retraités, Tony Paulo confirme la tendance. Depuis mars 2008 et la mise en ligne de son site, il affiche 100 000 connexions, 2 500 retraités dans la base (le plus âgé a 78 ans) pour 1 500 offres d’emplois. « On essaye d’aider ceux qui ont de faibles pensions. Notre idée est de proposer des professionnels à la retraite pour des travaux de quelques heures », explique-t-il. Service à la personne, garde d’enfants, de personnes âgées dépendantes, bricolage, jardinage, comptabilité, ou informatique sont autant de domaines dans lesquels ces derniers trouvent aujourd’hui des emplois.
EV105retraite2Par goût ou par besoin
Bien entendu, si certains continuent de travailler par goût, pour garder un pied dans le monde des actifs, la reprise d’une activité au-delà de 60 ans est le plus souvent motivée par un besoin financier. Beaucoup ont ainsi cotisé pendant plus de quarante ans, et une fois à la retraite, se retrouvent avec une pension insuffisante. Ancienne coiffeuse puis agent administratif, Michelle, jeune retraitée tarnaise ne bénéficie par exemple que de 600 euros de pension. « J’ai commencé à travailler à l’âge de 14 ans et comme je ne veux pas vivre sur la retraite de mon mari, je cherche à récupérer des enfants à la sortie de l’école ou à faire des ménages », avance-t-elle. En Ariège, Monique qui était secrétaire dans une entreprise, a quant à elle trouvé du travail « dans l’aide aux personnes dépendantes ». Malgré quarante ans de cotisation, sa pension s’élève à 720 euros. « Si on n’a pas une complémentaire, on ne peut pas vivre correctement », considère-t-elle.EV105retraite

Néanmoins, certaines professions restent plus touchées par la faiblesse des pensions. Pour une carrière complète, un chef d’exploitation agricole touchera par exemple une moyenne de 645 euros par mois. Inévitablement de nombreux agriculteurs devront donc travailler après leur retraite. Mais dans leur cas, la règle du cumul emploi retraite est différente. « Pour permettre aux jeunes agriculteurs de s’installer, le chef d’exploitation est obligé de laisser la direction de la ferme lorsqu’il atteint l’âge de la retraite », précise Elie Quidu sous directeur de la branche famille retraite de la MSA. Néanmoins, ils ont la possibilité de se faire salarier sur leur ancienne exploitation et peuvent aussi conserver une parcelle dite de subsistance, correspondant à 1/5 de la surface minimum d’installation, ou s’adonner au tourisme rural.
Contacts
- Caisse nationale d'assurance vieillesse : www.cnav.fr Pour les professionnels : www.lassuranceretraite.fr
- Le site créé par Tony Paulo : www.les-retraites-travaillent.fr


Et la loi ?
Cumul emploi retraite, que dit la loi ?

Depuis la loi n°2008-1330 du 17 décembre 2008 applicable au 1er janvier 2009, les règles du cumul emploi retraite ont été considérablement assouplies. Dès 60 ans, à condition d’avoir cotisé suffisamment pour bénéficier d’une retraite à taux plein, ou à partir de 65 ans, la reprise d’une activité tout en continuant de percevoir ses pensions est désormais autorisée sans restriction. Pour encourager le travail des seniors, la loi Fillon de 2003 a créé une surcote qui permet au retraité qui reprend une activité d’augmenter le montant de sa pension. Par exemple, un salarié âgé de 60 ans qui a déjà cotisé 40 ans et qui décide de travailler deux ans de plus verra sa pension augmenter de 10 % jusqu’à la fin de ses jours.
Seuil de pauvreté
Selon l’Insee et la Cnav (Caisse nationale d’assurance vieillesse), 865 000 personnes âgées de plus de 65 ans vivraient en dessous du seuil de pauvreté en France. C'est-à-dire qu’ils percevraient moins de 817 euros par mois, soit 60 % du revenu médian.

 


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