Refusant l’Ehpad, 14 seniors choisissent de vivre ensemble dans une grande maison
Découvrez comment 14 seniors ont transformé une maison historique en un lieu de vie partagé, culturel et solidaire.
Dans la petite commune de Bérat, près de Toulouse, un projet inédit a vu le jour. « La Ménardière », une maison de maître du XVIIIe siècle, s’est métamorphosée en un lieu de vie atypique. Ce domaine de 300 m², entouré d’un parc arboré de deux hectares et d’anciennes écuries, accueille aujourd’hui 14 seniors. Mais il ne s’agit pas d’une simple colocation : c’est un véritable modèle de vie communautaire et culturel.
À l’origine de cette aventure, Anne-Marie Faucon, 78 ans, et son compagnon Michel Malacarnet. Ce couple, fondateur du réseau de cinémas indépendants Utopia, a voulu s’éloigner d’un futur qu’ils refusaient d’envisager en maison de retraite. « On ne voulait surtout pas finir notre vie en Ehpad », confie Anne-Marie au journal Ouest France « Ce sont des endroits où les vieux ne comptent plus, ne voient plus personne, ne font rien. »
Une réponse à la solitude et à l’isolement
C’est en 2018, lors d’un débat après la projection du film Et si on vivait tous ensemble ?, que l’idée de créer un habitat partagé a germé. Leur rêve ? Offrir aux seniors la possibilité de vivre de manière autonome, dans un environnement bienveillant et stimulant. Très vite, leur projet a attiré d’autres personnes à la recherche d’une alternative à la solitude.
Ensemble, ils ont sauté le pas. À 14, tous âgés de 62 à 81 ans, ils ont acheté « La Ménardière » pour 1,1 million d’euros via une coopérative. Ce modèle d’achat permet à chaque habitant d’acquérir des parts, remboursables en cas de départ. Les loyers, quant à eux, sont ajustés en fonction de la surface occupée.
Un habitat pensé pour le partage et la culture
La maison principale abrite dix logements, de 25 à 60 m², répartis sur deux étages accessibles par un ascenseur. Les espaces communs, au rez-de-chaussée, renforcent l’esprit collectif avec une cuisine, une salle à manger, un salon et une bibliothèque. Sur le terrain, quatre maisons de 80 m² sont en construction pour accueillir d’éventuels nouveaux résidents.
En attendant, les futurs coopérateurs peuvent tester ce mode de vie en séjournant dans l’une des chambres d’hôtes du domaine. Ces espaces sont aussi ouverts aux voyageurs désireux de découvrir cette initiative unique. « Ce n’est pas toujours évident de vivre avec des inconnus », admet Anne-Marie Faucon. Mais elle insiste : « Ici, on ne souffre pas de solitude. »
Un lieu de vie ouvert sur le village
La singularité de « La Ménardière » réside aussi dans son engagement culturel et social. Des événements variés, ouverts aux habitants de Bérat, y sont régulièrement organisés : concerts, lectures, débats, expositions et même projections de films dans les anciennes écuries. Ces initiatives favorisent les échanges avec les 3 000 résidents de la commune avoisinante.
Proche des commerces et d’un cabinet médical, le domaine est idéalement situé pour répondre aux besoins du quotidien.
Une alternative utopique devenue réalité
Ce projet innovant remet en question les modèles traditionnels d’habitat pour seniors. Il montre aussi que l’on peut vieillir en restant actif, autonome et engagé dans son environnement.
Pour ces 14 coopérateurs, c’est un pari réussi : ils ont su conjuguer solidarité, autonomie et culture dans un cadre unique. Un exemple inspirant pour repenser la retraite.
Publié par Positif le 6 mai 2025
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Pour plus d’info, voir leur site : https://www.lamenardiere.org/