La plupart des citoyens veulent vieillir chez eux, mais peu d’entre eux s’en occupent activement
Si le désir de vieillir chez soi est une constante dans les études d’opinion, peu de citoyens prennent la mesure des implications en termes d’adaptation des modes de vie. Une récente étude américaine lève le voile sur ce sujet central de notre industrie. De la sécurité à l’accessibilité du domicile, en passant par le soutien social et les services d’aide à domicile, ce sondage national sur le vieillissement réalisé aux USA sous l’égide de l’AARP montre une préparation variée des citoyens à vieillir chez eux.
Sondage réalisé par l’U-M Institute for Healthcare Policy and Innovation et soutenu par l’AARP et Michigan Medicine, le centre médical universitaire de l’Université du Michigan.
Étude : peu de personnes se préparent réellement à vieillir chez elles
Cette consultation fait ressortir une constante dans les aspirations des citoyens, qu’ils soient européens ou américains. En l’espèce, 88 % des répondants estiment qu’il est important de rester chez eux le plus longtemps possible.
Les résultats suggèrent que de nombreuses personnes entre 50 et 70 ans doivent en faire plus pour modifier leur maison ou planifier les services dont elles pourraient avoir besoin si elles veulent rester dans leur domicile le plus longtemps possible. Le sondage met en lumière des différences dans la préparation des citoyens à vieillir chez eux.
… malgré une réelle volonté de rester chez soi
Au total, 88 % des personnes âgées de 50 à 80 ans ont déclaré qu’il est très ou assez important pour elles de vivre chez elles le plus longtemps possible. Mais seulement 15 % ont déclaré avoir accordé beaucoup d’attention à la façon dont leur maison serait amenée être modifiée à mesure qu’ils vieillissent. 47 % des répondants ont, quand à eux, peu ou pas pensé au sujet.
Pendant ce temps, 48 % de ceux qui vivent seuls ont déclaré qu’ils n’avaient personne dans leur vie qui pourrait les aider pour la toilette si nécessaire, contre 27 % de ceux qui vivent avec un proche aidant.
En ce qui concerne l’aide à domicile, 19 % des personnes âgées sont très confiantes qu’elles pourraient se permettre de payer quelqu’un pour les aider aux tâches ménagères, faire leurs courses, réaliser leurs soins personnels ou gérer leurs finances.
D’autre part, près des 2/3 de ceux qui ont qualifié leur état de santé physique ou mentale actuel comme mauvais sont, quant à eux, peu confiant de pouvoir se permettre une aide à domicile.
Au-delà de la volonté, les moyens financiers
« L’impact de la pandémie sur les personnes âgées et les propositions de politiques sur les services à domicile au niveau fédéral et des États signifient qu’il s’agit d’un sujet d’importance immédiate », a déclaré Sheria Robinson-Lane, Ph.D., M.H.A., M.S., R.N., professeure adjointe à l’université du Michigan.
« Surtout pour ceux qui n’ont pas autant de soutien social ou qui ont plus de besoins en matière de santé, il est important d’adopter une approche proactive et de planifier l’avenir dès maintenant. »
Le directeur du sondage Preeti Malani, M.D., professeur des maladies infectieuses de l’école de médecine de l’Université du Michigan, également formé en gériatrie, a déclaré que les personnes âgées devraient explorer avec leurs fournisseurs de soins de santé et les organismes de services sociaux locaux les types de soutien qui leur sont offerts, et discuter avec leurs proches de leurs objectifs.
« Prendre des mesures pour comprendre ce qui est disponible dans la communauté, par le biais d’un référencement national des soins aux aînés, de l’Agence régionale sur le vieillissement qui dessert votre région, des organisations à but non lucratif et d’autres sources, pourrait aider les personnes âgées à être mieux préparées », a-t-il déclaré.
« Les membres de la famille peuvent aider à encourager les personnes âgées à savoir ce qui est disponible, à investir dans des améliorations domiciliaires et à les aider à installer des dispositifs et des technologies de sécurité qui peuvent les aider vieillir chez elles. Il faut le penser comme à un investissement positif dans la sécurité actuelle et l’indépendance future et aider les personnes âgées à surmonter la tentation de le remettre à plus tard. »
La nécessité de prévoir les aménagements de son domicile
Le sondage révèle qu’une personne âgée sur cinq a déménagé au cours des cinq dernières années. Environ la moitié de ceux qui ont quitté leur domicile ont déclaré être dans une maison plus agréable à vivre, tandis que la moitié ont également déclaré que leur nouvelle maison était plus petite.
34 % ont déclaré que leur maison actuelle possède les caractéristiques nécessaires qui leur permettraient de vieillir sur place, quand 49 % ont déclaré qu’ils ont au moins un appareil de « maison intelligente ».
Mais le sondage a aussi approfondi les questions sur des caractéristiques et des technologies spécifiques. 88 % ont une salle de bain au rez-de-chaussée. 78 % ont une chambre au rez-de-chaussée. Cela permet de réduire le besoin de monter les escaliers et donc le risque de chute. Mais il s’agit là des deux seules caractéristiques principalement citées par les répondants.
Les gestes de prévention, pas encore réflexe
Par exemple, 32 % ont déclaré qu’ils avaient des barres d’appui dans la salle de bain. 7 % ont déclaré qu’ils avaient une douche sans obstacle.
Moins de 10 % ont des systèmes d’alarmes ou d’intervention d’urgence comme la téléassistance.
9 % ont déclaré qu’il était difficile d’utiliser les pièces principales de leur maison à cause de l’encombrement.
« Les recherches de l’AARP montrent constamment que la majorité des personnes âgées veulent rester chez elles le plus longtemps possible ». Indira Venkat, vice-présidente, Consumer Insights chez AARP.
« Malheureusement, la plupart des maisons n’ont pas été construites pour répondre aux besoins des gens à travers les nombreuses étapes de la vie. La meilleure façon de continuer à vivre dans la maison que vous aimez est de planifier à l’avance et d’apporter des changements qui répondront à vos besoins aujourd’hui et à l’avenir. »
À la fin de 2021, l’AARP a publié un rapport sur les préférences des adultes de plus de 18 ans en ce qui concerne leur situation future à la maison et dans la communauté, y compris la capacité de vieillir à domicile.
Le rapport est basé sur les résultats d’un sondage représentatif à l’échelle nationale mené par le NORC à l’Université de Chicago pour l’IHPI. Il a été administré en ligne et par téléphone en janvier et février 2022 chez 2 277 personnes âgées âgées âgées de 50 à 80 ans. L’échantillon a ensuite été pondéré pour refléter la population américaine. Lisez les rapports précédents du sondage national sur le vieillissement en bonne santé et sur la méthodologie du sondage.
Cette article est une traduction de : Older Adults’ Preparedness to Age in Place, National Poll on Healthy Aging. Pour consulter l’article d’origine : https://dx.doi.org/10.7302/4278
Par Diego De Sousa / 14 juin 2022
https://sweet-home.info/actualites/habitat-inclusif/la-plupart-des-citoyens-veulent-vieillir-chez-eux-mais-peu-dentre-eux-sen-occupe-activement/