Fermes "Green care" : le bonheur est dans le pré ?
Alternatives à l’Ehpad dans les pays scandinaves, en Hollande ou encore en Allemagne, les fermes “Green care” combinent des activités agricoles et des services d'aide et de soins à des personnes fragilisées. Une vie au vert, entourée d’animaux, qui s’accompagne de nombreux bénéfices physiques et psychiques pour les habitants de la ferme. Le documentaire Vivre ses vieux jours à la ferme proposé par Arte suit l’intégration de Heinz-Dieter Herper dans une de ces fermes en Allemagne.
Heinz-Dieter Herper a 74 ans et est atteint de la maladie de Parkinson. Face aux inquiétudes de sa fille, aux risques de chutes, aux difficultés d’être totalement autonome, il a choisi d’intégrer un établissement spécialisé.
Sa seule volonté est de pouvoir conserver son chat. “C’est difficile de trouver un établissement qui vous accueille avec votre animal de compagnie”, souligne-t-il. C’est pourquoi il a décidé avec sa fille d’intégrer une maison de retraite pas comme les autres.
Cette ferme “Green care” située dans l’ouest de l’Allemagne accueille des personnes âgées sans distinction d’âge ou de degré d’autonomie. Au contraire, le mélange de personnes atteintes de démence et de résidents plus autonomes est un atout selon le directeur, il permet des échanges bénéfiques pour l’ensemble des habitants.
Il existerait une trentaine de fermes transformées en maisons de retraite en Allemagne, une idée venue de Norvège où on en compte déjà une centaine. En 2008, le gérant d’une petite exploitation transforme sa ferme en maison de retraite afin de permettre à sa grand-mère de continuer à y vivre puis propose, pour 600 à 1500 euros par mois, à d’autres retraités de s’y installer.
Dans cette ferme, habitent 19 personnes âgées de 56 à 95 ans et Heinz-Dieter est le dernier venu.
Le concept d’une ferme “Green care” est de pouvoir soutenir l’activité agricole de la structure en proposant en parallèle une solution d’accueil pour des personnes âgées
Un accueil dans une ferme qui propose des services d’aides et de soin et qui bénéficie de tout l’équipement nécessaire pour accompagner les fragilités de chacun de ces habitants.
“Ici toutes les activités tournent autour des animaux, toute la vie est rythmée par la vie de la ferme” commente l’infirmier chef qui a choisi de quitter l’Ehpad dans lequel il travaillait pour rejoindre la ferme et y accompagner ses habitants.
Au milieu des alpagas, porcs, poneys, poules, les habitants semblent retrouver le sourire et au bout de quelques semaines, Heinz-Dieter a mis de côté son déambulateur pour s’occuper quotidiennement des animaux.
Ce contact précieux permet de rompre la solitude, de renforcer l’estime de soi, de stimuler les sens mais constitue aussi une incitation à l’activité physique.
Le coût pour habiter dans cette ferme se situe entre 600 et 1500 € par mois, en fonction du niveau de soins nécessaire. Une formule qui semble connaître un franc succès puisque 50 personnes sont déjà inscrites sur liste d’attente !
Pour aller plus loin : Voir Vivre ses vieux jours à la ferme sur Arte Replay https://www.arte.tv/fr/videos/090637-050-A/arte-regards-vivre-ses-vieux-jours-a-la-ferme/ *
si ce n'est plus disponible, demander à l'INA
Guillaume Vonthron, publié dans Âgevillage le 08/02/2021
ps : En France il existe un "accueil social à la ferme" pour personnes âgées, comme activité complémentaire d'activités agricoles ; voir l'action de la FNCIVAM :