Edmond Maire nous a quitté, son souvenir reste
Edmond Maire, dirigeant emblématique de la CFDT de 1971 à 1988 et artisan du «recentrage» de la centrale syndicale, est décédé dimanche à l'âge de 86 ans «des suites d’une maladie», a annoncé sa famille.
Edmond Maire, qui a profondément marqué de son empreinte la CFDT qu’il a dirigée de 1971 à 1988, est décédé dimanche à 86 ans, salué par la centrale de Laurent Berger comme «un immense syndicaliste» et «une référence incontournable». L'ancien secrétaire général est mort «entouré de sa famille, (...) des suites d’une maladie, à l’âge de 86 ans», selon un communiqué de sa famille, qui précise que ses obsèques «auront lieu dans l’intimité».
Né en 1931 dans une famille catholique, ce chimiste de formation avait participé à la création de la CFDT en 1964, née d’une scission de la CFTC, avant d’en devenir le secrétaire général en 1971. Il engagera en 1978 le «recentrage» de la CFDT, qui adoptera avec lui la ligne du «réformisme», avant de passer la main à son successeur Jean Kaspar en 1988. Edmond Maire avait fait ses dernières apparitions publiques en juillet 2016, lors de l’hommage national à l’ancien Premier ministre Michel Rocard, et en janvier dernier aux obsèques de François Chérèque, l’un de ses successeurs à la tête de la CFDT.
L’un de ses fils, Jacques Maire, est devenu en juin dernier député de la République en marche dans les Hauts-de-Seine.
«Un grand penseur de la transformation sociale»
Laurent Berger, actuel numéro un de la CFDT, a perdu un «repère», en la personne de l’ancien leader cédétiste. «On perd une référence, on perd un immense syndicaliste, un des fondateurs de notre type de syndicalisme, et donc c’est un jour très très triste», a estimé M. Berger, après le décès d'Edmond Maire, secrétaire général de la CFDT de 1971 à 1988 et artisan du «recentrage» du syndicat.
«C’est pour le syndicalisme français, pour la CFDT, pour la société française, une immense perte, un grand penseur de la transformation sociale, de la démocratie», a poursuivi Laurent Berger, qui voit en Edmond Maire, un «personnage qui n’a jamais dévié sur son souci d’émancipation des salariés, jamais dévié sur sa recherche de la démocratie, jamais menti». Il s’agit aussi d’une «profonde tristesse humaine» pour Laurent Berger, qui avait «noué une relation extrêmement proche» avec Edmond Maire : «Les déjeuners que j’avais avec lui jusqu’à début juillet, très réguliers, c’était des challenges intellectuels, il fallait être en forme».
La ministre du Travail, Muriel Péniacaud, a fait part de sa «grande tristesse». «Nous lui devons tant», a-t-elle commenté.
Je suis pleine d'une grande tristesse. Odile Plan