Mobilité en bus, vélo et transport à la demande en territoire rural (09)
Depuis 2017, l’agglo Foix-Varilhes est autorité organisatrice de la mobilité. Situé en zone rurale, le territoire dispose de trois gares TER, dont deux avec un service cadencé (19 allers-retours par jour) reliant Foix et Varilhes à la métropole toulousaine. Au sud, le territoire montagneux concentre les emplois de l’administration et au nord, la plaine accueille les activités économiques. La voiture individuelle y est quasi indispensable pour se déplacer.
En 2021, les élus intercommunaux ont décidé de faciliter les mobilités du quotidien, dans le cadre du nouveau projet de territoire 2021-2026. Un poste à temps plein a été créé au sein du Pôle habitat, urbanisme et mobilité. « L’objectif était de développer une offre de transport en commun en direction des actifs et des jeunes, en élargissant une offre principalement utilisée par un public captif jusqu’à maintenant, explique le chef de projet Simon Frisoni. En parallèle, nous avons aussi adopté un plan vélo priorisant les aménagements pour des trajets du quotidien. »
Connexion entre bus et transport à la demande
L’agglo a été accompagnée par l’agence d’urbanisme et d’aménagement de Toulouse (AUAT)(Lien sortant, nouvelle fenêtre) pour définir les contours du futur réseau, préalablement au lancement de la procédure de délégation de service public sur une période de six ans. Le conseil de développement et les principaux acteurs ont été consultés lors d’ateliers, pour étayer les choix de tracés et de fréquences des bus. L’offre globale de mobilité a été conçue dans une logique de rabattement, avec deux zones de transport à la demande connectées à quatre lignes de bus régulières, afin de desservir les 42 communes de l’agglomération.
Les quatre lignes régulières de l’agglo-bus(Lien sortant, nouvelle fenêtre) fonctionnent grâce à 12 conducteurs, opérant sur un parc constitué de 10 bus avec une capacité allant jusqu’à 60 places. Les lignes desservent les principaux pôles générateurs de flux (gares TER, centre hospitalier, antenne universitaire, centres de formation, zones économiques) et assurent les correspondances avec d’autres services de transport au niveau des pôles d’échanges et avec les aménagements cyclables.
50 000 voyages réalisés, contre 40 000 attendus
Le système de transport à la demande est assuré par le même délégataire, sur réservation la veille et aux mêmes conditions tarifaires. « Le transport à la demande reste majoritairement utile pour se rendre à un rendez-vous médical ou faire des courses, précise le chef de projet. Il faut communiquer davantage pour inciter les usagers à envisager leur déplacement autrement, avec des correspondances sur des lignes régulières de transport par exemple. »
Fin 2022, 50 000 voyages ont été réalisés, contre 40 000 voyages attendus. C’est très encourageant. « Nous nous donnons deux ans d’observation pour ajuster l’offre actuelle, précise le chef de projet. La gratuité ou la quasi-gratuité pour les jeunes, 10 €/an l’abonnement, et l’usage possible de la carte solidarité délivrée par le Conseil départemental expliquent le succès rencontré. Les tarifs sont également attractifs : 1 € le ticket, 8 € les 10 tickets ou encore 15 € l’abonnement mensuel. »
Inciter
« Pour les actifs, le changement de comportement s'appréhende sur le moyen terme, explique le chef de projet, car il reste difficile pour le transport en commun de concurrencer la voiture individuelle en milieu rural. Néanmoins, la crise énergétique peut inciter les habitants à franchir le pas, pour se rendre au travail, car cela est plus économique. » Par ailleurs, l’agglo mise sur le développement de la pratique du vélo, qui a progressé depuis la crise sanitaire. Un fonds de concours, mis en place par l’agglomération à hauteur d’un million d’euros sur le mandat, est mobilisé pour accompagner les communes dans la réalisation d’infrastructures (pistes cyclables, stationnement) et le développement de services.
Zoom sur le financement du service
- L’agglo-bus : versement mobilité estimé à 1,25 M€ par an (0,6 % de taxe sur la masse salariale des entreprises de plus de 10 salariés, mis en place au 1er juillet 2022)
- Coût moyen de la délégation de service public : 1,24 M€ par an
- Dépenses d’investissement : installation d’une nouvelle signalétique pour l’extension du réseau (35 000 € pour 34 arrêts) et aménagement des quais avec un budget annuel moyen de 190 000 € TTC pour 5 quais. Le délégataire est propriétaire des véhicules.
- Coûts internes : 1 équivalent temps plein d’ingénieur territorial accompagné par les pôles supports de l’agglo, 5 000 € pour la communication
Communauté d'agglomération Pays Foix-Varilhes : Nombre d'habitants : 32000 ; Nombre de communes : 42 ; 1A avenue du Général de Gaulle 09 000 Foix
Stéphanie Le Dantec, Publié le 25 avril 2023 dans Banque des territoires - Ariège