Un quinqua chez les startupers…
Marc Cases vient de créer sa startup, Tootem, et s’apprête à lancer un système de micro ferme urbaine low tech à monter soi-même. Pourtant, Marc Cases n’a pas le profil attendu du startuper, disons plutôt qu’il n’a pas l’âge attendu…
Incubé au sein de Sense Cube, un tiers-lieu qui accompagne les entrepreneurs sociaux, Marc Cases, du haut de ses 55 ans, se retrouve immergé dans l’univers de ceux que l’on appelle les Digital Natives, en d’autres termes, ceux qui n’ont jamais connu un monde sans Internet… Rencontre avec ce startuper hors norme.
Marc Cases : Avant de lancer Tootem, je m’étais beaucoup rapproché du milieu Open Source et Do It Yourself (faire soi-même). Je me suis familiarisé avec les concepts de biens communs, de partage, de co-construction, etc. J’ai rencontré des communautés comme celle de Oui Share, qui réunit beaucoup d’acteurs de l’économie collaborative. Cela s’est fait par étapes, sinon je n’aurais pas réussi à entrer, comme ça, dans ce bain de culture numérique.
M. C. : Toutes les personnes incubées chez Sense Cube travaillent autour de l’impact sur l’humain et l’environnement dans des domaines aussi variés que l’entraide des personnes âgées, la solidarité sociale, le recyclage des déchets, etc. C’est un brassage permanent d’idées et de questionnements. Et puis, nous avons souvent des problématiques similaires, parfois les mêmes clients : le partage d’expérience est alors bienvenu.
Concernant la différence de génération, les jeunes d’aujourd’hui sont moins formatés, moins entravés que je peux l’être avec l’âge et l’expérience ; ils ont, notamment, une facilité de mise en œuvre incroyable. De mon côté, lorsque l’on relance une activité à 50 ans passés, il y a une volonté forte de faire le bon choix, de s’investir à la fois dans quelque chose qui a du sens et qui est économiquement viable. Lorsque j’ai dû fermer mon entreprise de construction modulaire, j’ai connu une période de précarité que je ne voudrais pas revivre. La précarité, les nouvelles générations la connaissent par cœur ! Cette expérience commune permet aussi de se rapprocher, de mieux se comprendre.
M. C. : En hydroponie, on peut faire pousser à peu près tout ce qu’on veut, mais il serait plus pertinent de se concentrer sur des aromates, des légumes et des fruits difficiles à transporter ou qui se consomment très frais, comme les fraises ou la salade, et réserver les pommes de terre, les carottes, les navets, etc. à une culture en terre. Une ferme urbaine verticale peut s’installer en mode réduit sur le balcon d’un particulier, ou de façon plus conséquente dans une cour d’immeuble partagée entre voisins, ou encore être intégrée de façon plus industrielle à des projets de construction (toits, murs végétaux). Par exemple, la mairie de Paris, au travers de son projet Parisculteurs, s’est donné pour objectif de végétaliser 100 hectares de bâti d’ici 2020, dont un tiers consacré à l’agriculture urbaine. Si les fermes urbaines se développent, nous aurons ainsi un vivier d’emplois futurs très important. En effet, on estime qu’il y aurait besoin d’un agriculteur pour 50 à 100 m2 de culture verticale…
Publié par Génération Care en février 2017
http://generationcare.fr/un-quinqua-chez-les-startupers/
Contact :
Marc Cases ; 06 17 04 07 47 ; marc@tootem.eu : www.tootem.eu