Les associations et les jeunes seniors bénévoles : nouvelles relations et nouvelles pratiques

Publié le par Orgris

une étude du CerPhi réalisée pour Jubilacion

La gestion de la richesse humaine que représentent les bénévoles est au coeur des préoccupations des associations : comment optimiser leur recrutement, leur implication dans le projet associatif? Comment les former, les valoriser, les fidéliser ?

Le cas particulier des jeunes retraités est exemplaire de la nécessité d'innover dans ce domaine. L’augmentation prévue du nombre de retraités peut constituer une opportunité pour faire face à l’augmentation des besoins sociaux. Nombre d'entre eux sont en effet prêts à s’impliquer auprès des associations pour donner un sens à leur nouvelle vie. Les entreprises ont tout intérêt à faciliter leur transition entre travail et une retraite utile. Les associations devront mettre en oeuvre des pratiques adaptées aux besoins de cette population, qui ne sont pas ceux des bénévoles d'hi

 Le contexte démographique, économique et social actuel recèle une opportunité pour le développement du bénévolat de cette partie de la population qu’il est convenu d’appeler les « jeunes seniors »1

Chaque année, nombre de jeunes retraités sortis du monde du travail avec devant eux une longue espérance de vie en bonne santé, sont désireux de s’impliquer dans des activités à la fois épanouissantes et socialement utiles. Le phénomène, sans être nouveau, connaît un développement sans précédent avec chaque année 600 à 700 000 nouveaux jeunes retraités.

Disponibles, avec un niveau d’éducation élevé, des compétences professionnelles et une expérience humaine importante, ces jeunes seniors peuvent constituer la richesse humaine dont

  De leur côté, les grandes entreprises ont aujourd’hui, dans le cadre du Plan Senior, l’obligation d’accompagner les salariés dans la transition travail/retraite. Ce nouveau cadre réglementaire leur fournit des outils (le temps partiel) qui pourraient favoriser la mise en place de partenariats avec des associations pour les aider à remplir ces obligations.

* Peut-on faire coïncider les attentes des jeunes retraités avec le besoin des associations conduites à évoluer pour répondre à la demande sociale, et avec les logiques des entreprises aux prises avec les nouvelles obligations du Plan Seniors? Comment les faire se rencontrer dans les meilleures conditions pour que chacun bénéfice de cette opportunité ?

C’est à cette question que l’étude réalisée par le CerPhi à la demande de JUBILACION en appui sur

l’interview de 15 dirigeants ou responsables de grandes associations ou de réseaux(2) apporte les éléments de réponse suivants :

1. Les jeunes retraités d’aujourd’hui sont plus exigeants que ceux d’hier quant aux conditions de leur engagement. Ils cherchent dans le bénévolat à donner un sens à cette nouvelle période de leur vie, mais s’impliquer dans le collectif ne signifie pas sacrifier leurs aspirations personnelles. Ils cherchent également un épanouissement et leur engagement doit être compatible avec leurs autres activités.

2. Les associations manquent de bénévoles. Elles sont confrontées à des évolutions et à une augmentation des besoins sociaux qui les conduisent à renouveler et à développer leurs effectifs bénévoles.

3. Elles constatent souvent une désaffection de certaines missions difficiles, peu motivantes ou trop impliquantes. Elles ont des difficultés à pourvoir les mandats d’élus et les missions à responsabilités qui demandent de la disponibilité, une forte implication et des compétences particulières.

4. Les grands réseaux associatifs se professionnalisent et leurs structures se rapprochent de celles de l’entreprise. Les missions bénévoles exercés au siège requièrent des compétences d’administration et de gestion, celles qui sont exercées sur le terrain sont plus diversifiées et en rapport avec la cause défendue.

5. Pour répondre à leur besoin de recrutement, de formation et de suivi des bénévoles, les associations mettent en place des politiques de gestion professionnelle des ressources humaines. Elles effectuent un recrutement sélectif et ciblé sur des profils déterminés et par rapport à des formations qu’elles dispensent.

6. Les jeunes retraités bénévoles constituent une réelle plus value pour les associations en raison de leur disponibilité et de la fiabilité de leur engagement, de leur expérience et de leurs compétences dans des domaines très recherchés comme le juridique, le management ou la comptabilité

7. Aujourd’hui, les seniors s’engagent majoritairement sur des missions à responsabilité, principalement aux sièges des associations et occupent la plupart des mandats électifs dans les bureaux ou les CA. Ce type d’engagement est celui qu’ils choisissent, mais il est aussi influencé par les responsables associatifs qui les dirigent spontanément vers ce type de missions.

8. Les responsables associatifs ont conscience des apports du bénévolat pour les retraités, notamment dans la transition travail–retraite. Ils sont favorables à un rapprochement entre le monde de l’entreprise et les associations pour favoriser l’engagement des futurs retraités. Certaines associations ont d’ores et déjà mis en place des partenariats avec des entreprises pour améliorer le recrutement des seniors et leur insertion harmonieuse dans l’univers associatif.

Car si de nombreux jeunes seniors ont le désir de s’engager, il ne leur est pas toujours facile de trouver l’organisme et la mission qui répondent à leurs aspirations. Sans préparation, le choc culturel entre l’univers professionnel et l’univers associatif peut freiner leur motivation. Une forme de d’intégration progressive de l’engagement bénévole pourrait constituer une bonne solution.

(1) C’est volontairement que nous n’assignons pas d’âge fixe à cette notion. La définition du senior comme celle du jeune senior sont assez élastiques. Le Plan seniors des entreprises prend en compte les salariés à partir de 45 ans, la Caisse d’assurance maladie situe l’âge de la séniorité à 60 ans. Des nombreuses publications réalisées sur le sujet, se dégage une génération appelée souvent « génération pivot », située entre 50 et 70 ans, qui recouvre la notion de « jeune senior ».

(2) Dans les domaines : Sport, Culture et Loisirs, Santé et Action Sociale, Droit et Défense des causes, Economie et Développement local, Humanitaire, Education et Formation

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Le CerPhi, Centre d’Etude et de Recherche sur la Philanthropie, est un institut d’études privé et

indépendant qui réalise des études qualitatives et des sondages pour répondre aux besoins

d’information et de compréhension de ses clients du secteur associatif et sur le domaine du « non

marchand ». Le CerPhi publie également des recherches thématiques les différentes formes de dons et

d’engagement.

Contact : chris.olivier@cerphi.org

Pour télécharger l’étude : www.cerphi.org

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Jubilacion est une société de conseil et de formation qui accompagne les entreprises dans la mise en

oeuvre du Plan seniors, met en place des actions permettant d’organiser le transfert de compétence et

de savoir-faire, et de faciliter la transition des salariés vers une retraite utile. Elle aide également les

seniors à élaborer leur projet de vie en retraite et pour ceux qui le souhaitent à réussir leur engagement

dans le bénévolat

Contact : jeanlouis.leroux@jubilacion.fr                   Logojubilacion Haute def

Pour télécharger l’étude : www.jubilacion.fr

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