L’âge première discrimination dans le monde du travail
L’âge première discrimination dans le monde du travail
Le Défenseur des Droits a publié le 4 janvier 2013 la sixième édition du baromètre sur la perception des discriminations dans le travail, réalisé par l'Ifop en en partenariat avec l'Organisation internationale du travail*. Pour la première fois un chapitre est consacré à la place des seniors dans le monde du travail. Dans tous les cas, l’âge est la première des discriminations dans le monde du travail tant dans le secteur privé que dans le secteur public.
Age et autres critères de discrimination
Près de trois actifs sur dix déclarent avoir été victimes d'au moins un type de discrimination au travail. Cette tendance concerne 29 % des agents du secteur public et 30 % des salariés du secteur privé. Le principal critère de discriminations cité par les victimes est l'âge (32 % dans le secteur privé, 20 % dans le secteur public).
Le sexe (respectivement 22 % et 26 %) et la grossesse ou la maternité (21 % et 24 %) arrivent ensuite.
34 % des actifs ont en outre été témoins de discriminations dans le cadre de leurs activités professionnelles. Parmi les personnes n'ayant pas été victimes de discrimination, près de trois sur dix s'estiment susceptibles de l'être un jour (29 % dans le public et 28 % dans le privé). Enfin, le contexte de crise et de chômage est perçu massivement (81 %) comme un facteur susceptible de favoriser les discriminations.
Volet seniors
Le sixième baromètre sur les discriminations intègre un volet dédié aux seniors. Les discriminations envers les plus de 50 ans recouvrent toutes les formes de discriminations à l'embauche, dans l'accès à la formation, dans l'évolution de carrière ou bien encore des mises au placard. Les discriminations envers les seniors sont qualifiées de graves par plus de huit actifs sur dix.
Dans les faits, les cas de mise au placard sont loin d'être anecdotiques : 17 % des agents du secteur public et 19 % des salariés du secteur privé en ont été témoins. Cette pratique discriminatoire s'avère particulièrement répandue au sein des entreprises de grande taille (250 salariés et plus) dont 28 % des salariés déclarent y avoir observé une telle pratique.
Les mesures en faveur des seniors à promouvoir
L'existence de mesures en faveur de l'emploi des seniors semble minoritaire au sein du secteur public (18 %) comme du secteur privé (23 %). Toutefois, ces scores doivent être relativisés dans la mesure où des obligations réglementaires existent depuis quelques années à peine.
« Lorsqu'il s'agit d'identifier les mesures les plus efficaces à destination des entreprises de moins de 50 salariés, il apparaît que les dispositifs d'accompagnement (réseaux, formation et information….) sont perçus comme plus efficaces que les sanctions ou incitations financières pour lutter contre les discriminations. De fait, même si les discriminations n'y sont pas plus fréquentes, l'information et l'accompagnement semblent particulièrement nécessaires au sein de ces entreprises. En témoigne par exemple le fait que les salariés des entreprises de moins de 50 salariés font plus rarement état de l'existence de mesures relatives à l‘emploi des seniors (et/ou de la connaissance qu'ils en ont) au sein de leur entreprise (23 % contre 55 % au sein des entreprises de plus 250 salariés) », conclut l'étude.
Gilles DUTHIL
Président d'Honneur de l'Institut Silverlife
Publié le samedi 16 février 2013, dans la Newsletter 45 de février 2013 de l’institut Silverlife
*questionnaire réalisé du 28 novembre au 12 décembre 2012 auprès d'un échantillon de 500 salariés du secteur privé représentatif de la population française salariée du secteur privé et d'un échantillon de 500 agents de la fonction publique représentatif de la population française salariée du secteur public.
http://www.silverlife-institute.com