Ces contrats qui n'oublient pas les aidants
Ces contrats qui n'oublient pas les aidants
Le rôle de la famille est central dans la prise en charge de la dépendance. Le nombre de personnes en situation de perte d'autonomie va bondir de 50 % d'ici à 2035. La plupart d'entre elles pourront se maintenir à leur domicile mais auront besoin de l'aide de leur conjoint, de leurs enfants. Cette charge a un impact négatif sur la vie personnelle et professionnelle des aidants. Si Michèle Delaunay, la ministre chargée des personnes âgées et de l'autonomie, assure qu'ils ne seront pas oubliés dans la réforme, ils restent pour le moment très peu considérés par les pouvoirs publics.
Seules les assurances et mutuelles, au travers de leurs contrats individuels, ont commencé à intégrer ce rôle de la famille. "Les premiers contrats dépendance étaient exclusivement tournés vers le senior, et versaient une rente dépendance, puis un capital pour adapter le logement. Depuis quelques années, les nouvelles générations de produits intègrent un volet de services et d'aides destiné à la personne dépendante mais aussi aux aidants qui l'entourent", précise Corine Monteil, directrice générale de Nousassurons.com. Malheureusement, ces services de soutien aux aidants varient fortement d'un contrat à l'autre, ce qui rend la comparaison difficile. Et certaines options, comme l'accès à un forum Internet pour échanger avec d'autres familles, fleurent bon le marketing.
Pour sélectionner l'offre qui sera la plus protectrice pour la personne dépendante mais aussi ses proches, il faut donc examiner les conditions générales à la loupe. "Le plus important est de privilégier un contrat permettant à l'aidant de contacter à tout moment une personne qui le renseignera rapidement sur l'ensemble des problématiques", conseille Corine Monteil. Ces professionnels de l'assistance doivent être capables de bien aiguiller les familles sur la façon d'obtenir les allocations et aides financières, de leur trouver les bons interlocuteurs pour adapter le logement, ou de les informer sur les spécialistes en gériatrie les plus proches du domicile.
UN SOUTIEN SALUTAIRE
Deuxième type de prestation intéressante : l'accès à une plateforme de services à domicile (aide ménagère, dame de compagnie...) qui fournit une prise en charge globale ou partielle de la personne dépendante. Attention, les différences sont ici très importantes entre les contrats : certains gèrent la relation de A à Z, d'autres se contentent de donner des listes de prestataires, charge à l'aidant de les contacter. Quelques compagnies permettent aussi aux aidants de bénéficier d'un soutien psychologique par téléphone.
Mieux, certains proposent de s'occuper des personnes dépendantes en cas d'absence de l'aidant, ce qui permettra à ce dernier de faire une pause salutaire, pour prendre quelques jours de vacances, par exemple.
Si de plus en plus de contrats intègrent une aide aux proches, tous s'adressent en premier lieu à la personne dépendante. Cela a donné l'idée au groupe Prévoir de créer un produit spécifiquement consacré aux aidants, dont le lancement est prévu le 1er mars. Il vise les personnes qui font face à toute forme de dépendance d'un de leurs proches (longue maladie, accident...). "Il est principalement destiné à lutter contre l'épuisement des aidants en les assistant pour éviter qu'ils craquent. Dès la souscription de ce contrat, l'aidant se voit dresser un bilan, puis il est accompagné régulièrement pour répondre aux fragilités qui pourraient émerger", précise Edouard Bidou, du groupe Prévoir. Vu le marché en jeu, nul doute qu'il sera suivi par d'autres dans un proche avenir.
Marie Pellefigue
LE MONDE ARGENT | 25.02.2013
59 ans : C'est l'âge moyen des 4,3 millions d'aidants, dont 53 % sont des femmes.
La moitié d'entre eux sont les enfants de la personne âgée et un tiers leur conjoint, selon une étude de la Drees qui a mis en évidence l'impact de cette "activité" sur leur santé.
En cause notamment, l'absence d'un réseau de soutien qui permettrait de diminuer la charge ressentie.