La Poste dans nos campagnes…
Alors que la Poste est tenue d'assurer un "maillage postal territorial" grâce à la participation financière de l'État, l'on apprenait ce vendredi 27 septembre que Bercy avait procédé à des coupes budgétaires de l'ordre de 50 millions d'euros, menaçant sa présence dans les petites communes.
C'est une annonce qui a fait grand bruit lors du Congrès des maires ruraux: la Poste a confirmé que l'État avait procédé à une coupe budgétaire de 50 millions d'euros sur la présence postale territoriale pour l'année 2024, et que ces coupes devraient être reconduites pour l'année 2025.
Alors que la Poste doit assurer un "maillage postal du territoire" avec l'aide financière de l'État et des communes depuis la libéralisation du secteur, que peut-on attendre d'un tel retrait de l'État sur la fermeture des agences postales communales ? Quels effets cela aura-t-il sur l'accès de certaines populations aux services publics ?
Pour nos seniors, c’est une bien mauvaise nouvelle…
La Poste : plus qu'un simple service postal
Pour Romain Gaspar, journaliste politique à la Gazette des communes et spécialiste des politiques de services publics, la Poste est plus qu'un moyen de décloisonnement des territoires grâce à son service postal, mais possède une réelle mission de service public : "La Poste, c'est aussi l'accès au numérique pour les personnes âgées qui ne l'ont pas. Ce sont aussi des moyens de récupérer ses minimas sociaux, de récupérer ses retraites parce qu'il y a toute l'activité bancaire de la poste. C'est beaucoup plus large que simplement le courrier."
Un troisième acteur : l'Observatoire National de la Présence Postale
Pour assurer la mission de maillage du territoire par la Poste, un autre acteur rentre en jeu : l'Observatoire Nationale de la Présence Postale, qui s'assure que les décisions sont prises en fonction des spécificités des territoires. "Les moyens sont répartis à l'échelle départementale parce que dans chaque département... Il y a un besoin de discuter et d'être au plus proche avec les élus du territoire pour avoir le meilleur maillage possible avec les moyens disponibles. Et donc, on y trouve des élus locaux, on y trouve des représentants de l'État et on y retrouve des représentants de la Poste."
Quel avenir pour la Poste ?
Le budget alloué au contrat entre l'État et la Poste est revu à la baisse en 2023, et Romain Gaspar s'inquiète pour les années à venir si ce phénomène tendait à s'accentuer : "Si c'est une coupe durable, là oui, il y a un risque de fermeture et il y a une grosse inquiétude dans les territoires. De la part de maires qui craignent de devoir financer sur les deniers de la commune, tout comme de voir la Poste rechigner à le faire sur ses deniers propres par peur d'aggraver ses comptes. Souvent, c'est la Poste ou les communes qui doivent compenser quand il y a des coupes budgétaires sur ce contrat postal."
Sur Radio France le 1° octobre 2024