Au Banquet des cheveux blancs du Secours populaire : « On ne se rend pas compte quand on est jeune, mais la vieillesse, ça isole »
L’association a réuni 300 personnes âgées isolées et précaires jeudi 10 octobre dans une guinguette du Val-de-Marne pour danser, chanter, et surtout briser un isolement qui touche 2 millions de seniors en France.
300 Franciliens de 65 ans et plus se sont retrouvés, le 10 octobre, à la guinguette Chez Gégène, à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), pour l’événement annuel du Secours populaire. (Martin Bertrand/Hans Lucas via AFP)
« Moi, j’ai hâte de danser !» s’exclame Liliane, 77 ans, croisée au Banquet des cheveux blancs du Secours populaire. Ancienne employée de maison, elle n’en est pas à son premier événement organisé par l’association. Ici, elle fait des rencontres et s’amuse, un plaisir devenu rare. «On ne se rend pas compte quand on est jeune, mais la vieillesse, ça isole. On a moins d’occasions de rencontrer des gens.» Comme elle, 300 Franciliens de 65 ans et plus se sont retrouvés, jeudi 10 octobre, à la guinguette Chez Gégène, située au bord de la Marne, à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), pour l’événement annuel du Secours populaire. Attablés, verres de vin en main, les yeux rivés sur l’accordéoniste qui arrive sur scène, ils attendent avec impatience le début de la musique. Avec ses nappes à carreaux, ses guirlandes lumineuses, ses fresques burlesques aux murs et ses photos d’époque, la guinguette offre aux seniors un voyage dans le temps. Pour Liliane, le Banquet des cheveux blancs est une occasion précieuse de sociabiliser, elle qui «aime discuter avec tout le monde».
Au programme habituellement : visite de la capitale en bateau-mouche le matin, suivie d’un déjeuner dansant jusqu’à 17 heures. A cause des pluies de la veille, la première étape a été annulée cette année. Un contretemps qui n’a pas perturbé les principaux concernés, pour qui cette journée représente souvent «la seule sortie de l’année», souligne Olivier Grinon, secrétaire général du Secours populaire dans l’Essonne. «L’objectif, c’est de briser l’isolement et de faire rêver. Nous appelons cela la journée du bonheur.» En France, 2 millions de seniors sont isolés.
par Romane Lafosse-Marin dans Libération du 11 octobre 2024