BIENTÔT MOINS D’EUROPÉENS DANS LE MONDE APRÈS 2026

Publié le par Or gris : seniors acteurs des territoires, dans une société pour tous les âges

La part de la population européenne dans le monde diminue. Elle représentera environ 4 % de la population mondiale en 2070, contre 6 % aujourd’hui. L’âge médian de la population de l’UE devrait augmenter de 5,8 ans entre 2022 et 2100. Le nombre de personnes âgées de 80 ans et plus devrait atteindre 64 millions dans l’UE d’ici 2100.

L’évolution démographique a une incidence considérable sur nos économies, sur nos systèmes de protection sociale et de santé, sur les besoins en logement et en infrastructures dans les régions d’Europe. Ces éléments influent à leur tour sur les politiques publiques et les budgets nationaux.

D’après les données d’Eurostat, la population des 27 États membres de l’Union européenne, de l’Islande, de la Norvège et de la Suisse, devrait atteindre son point culminant en 2026, avant d’entamer un déclin progressif :

  • De 453,7 millions d’habitants en 2022, la population de l’Union européenne devrait augmenter de +1,5 % en 2026 avant de décroître lentement pour atteindre 447,9 millions en 2050.
  • La part de la population active devrait connaître une baisse significative et la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus devrait augmenter en raison d’un allongement de l’espérance de vie. L’Italie a la proportion de personnes âgées de plus de 65 ans la plus élevée d’Europe.

Entre 2022 et 2050, certains pays augmentent de population, d’autres baissent :

  • Les principaux pays en évolution de population positive : Irlande : +18,8 %, Suède : +16,1 %, Belgique : +8,1%, Pays-Bas : +6,6%, Espagne : +6,4 %, France : 4,1 %, République Tchèque : +2,2 %, Allemagne : +1,9 %...
  • Les principaux pays en évolution de population négative : Italie : -2,6 %, Hongrie : -4,7 %, Portugal : -6,8 %, Pologne : –8 %, Roumanie : -13,7 %, Grèce : -14,3 %...
  • Un nombre de jeunes en baisse : la proportion de personnes âgées de 15 à 29 ans a diminué, passant de 18,1 % en 2011 à 16,3 % en 2021. Cette tendance devrait se poursuivre et s’accentuer encore dans les régions rurales.

L’évolution démographique a une incidence sur :

  • Le marché du travail : face à la diminution de la population européenne en âge de travailler, nous devons intégrer davantage de personnes sur le marché du travail et/ou accroître la productivité grâce aux progrès technologiques et au développement des compétences pour soutenir la croissance économique.
  • L’emploi : les Européens vivent plus longtemps, mais pas nécessairement dans le même type d’emploi.
  • Les services de soins : la part croissante des personnes âgées dans l’UE entraîne un besoin accru de services de soins et constitue un défi pour la viabilité financière à long terme de nos systèmes de protection sociale.
  • L’équilibre démographique : l’évolution démographique n’est pas la même dans tous les pays ni dans toutes les régions. Alors qu’un certain nombre d’États membres de l’UE devraient connaître une baisse de leur population dès les prochaines années, d’autres devraient enregistrer une croissance démographique au cours de la même période.
  • Les zones rurales : d’une manière générale, les régions rurales sont plus touchées par le déclin démographique en raison de changements climatiques et de l’émigration vers les régions à prédominance urbaine.
  • La position de l’Europe dans le monde : étant donné que la part de l’UE dans la population mondiale devrait continuer à diminuer au cours des prochaines décennies, il devient de plus en plus pressant de mettre en place une coopération étroite à tous les niveaux pour garantir la compétitivité de notre marché unique.

La Commission européenne, pour aider les régions confrontées à une baisse de leur population en âge de travailler, propose un « mécanisme de valorisation des talents ». Sur la base d’un appel ouvert, un soutien sera apporté à des régions pilotes afin de les aider :

  • À développer des « stratégies » et à « recenser des projets pertinents pour former, attirer et retenir des travailleurs qualifiés ».
  • Une initiative « sur l’adaptation des régions à la transition démographique » poursuivra les mêmes objectifs.
  • Un instrument d’appui technique (TSI) les aidera à « entreprendre, au niveau national et régional », les réformes nécessaires.
  • « Un nouvel appel pour des régions novatrices au titre de « l’initiative urbaine européenne des villes en déclin ».

Les contributions de la consultation publique sur « le livre vert sur le vieillissement » ont fourni des informations utiles à la Commission pour l’aider à recenser les mesures nécessaires pour soutenir les personnes dans le contexte d’une Europe vieillissante. La Commission soutient déjà les États membres par le biais de certaines mesures, pour relever les défis démographiques :

  • Le socle européen des droits sociaux 2022 présente diverses initiatives : soins de longue durée,
  • Soutien aux initiatives pour aider à revitaliser les zones rurales,
  • Fonds investi dans la transformation des systèmes de santé et de soins…

Les systèmes de protection sociale et de retraite sont généralement considérés comme relevant de la compétence des États membres :

  • Certains membres de la Commission ont proposé que l’UE surveille et soutienne les processus de réforme de la protection sociale et favorise l’échange d’informations entre les États, avec les partenaires sociaux et d’autres partis prenantes.
  • L’UE devrait avoir un rôle de coordination et de conseil.
  • L’UE devrait faire un rapport coût-efficacité des systèmes nationaux de protection sociale.

Boîte à « outil démographie » du Conseil européen

La Commission s’appuie sur les expériences acquises dans toute l’UE et définit une approche globale de l’évolution démographique articulée autour de quatre piliers :

  • Soutenir les parents en permettant de mieux concilier vie de famille et travail rémunéré, en garantissant l’accès à des services de garde d’enfants de qualité ainsi qu’un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
  • Soutenir les jeunes générations et leur donner les moyens de prospérer et de développer leurs compétences, leur faciliter l’accès au marché du travail et à un logement abordable.
  • Donner aux générations plus âgées les moyens d’agir et préserver leur prospérité en menant des réformes associées à des politiques appropriées concernant le marché de l’emploi et les lieux de travail.
  • S’il y a lieu, remédier aux pénuries de main d’œuvre grâce à une migration légale gérée, en pleine complémentarité avec la mise à profit des talents de l’UE.

Publié dans « Clés du social » du 10 juillet 2024

https://www.clesdusocial.com

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Publié dans Europe - international

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