À 22 ans, Maxence Laze a racheté une entreprise à Laval pour aider sa mère à retrouver du travail.
Désespéré que sa mère ne trouve pas de travail, Maxence a créé une entreprise pour l’embaucher. Depuis, il a décidé de ne recruter que des salariés en fin de carrière. En France, à peine plus d’un senior sur deux travaille.
Près de Laval, en Mayenne, des travaux de rénovation sont en cours dans une maison. Jusque-là, rien de très original, sauf que l’entreprise qui les dirige est unique en son genre. Tous les salariés sont plus âgés que leur patron. Le boss, c’est Maxence, 22 ans. Ce jeune peintre a créé son entreprise il y a un an. Il a autour de lui cinq salariés, tous en CDI. Lui a peu d’expérience alors, il s’est entouré de seniors. "C’est un atout d’avoir un ancien sur le chantier parce qu’il travaille peut-être moins vite, avec moins d’intensité, mais le travail est là, le rendu est très souvent mieux fait qu’un jeune", estime-t-il.
Deux autres seniors rejoindront l’entreprise d’ici juin
Au départ, il a créé cette entreprise pour aider sa mère Christelle, 49 ans. Après un cancer, elle s’est retrouvée au chômage. Malgré 20 ans d’expérience dans la peinture, aucun employeur n’a voulu lui donner une seconde chance. "Mon CV intéressait beaucoup, mais j’étais très frustrée parce qu’il n’y avait jamais de suite. Pourtant l’expérience est là mais on préfère embaucher des jeunes", déplore-t-elle.
Si aujourd’hui ça marche pour elle, pourquoi pas pour d’autres ? Hélène, 59 ans, est la dernière recrue. Et Maxence ne compte pas s’arrêter là. Il a fait de l’emploi des seniors son combat. Il va recruter deux autres personnes d’ici juin. Les candidatures ne manquent pas. Chaque mois, il reçoit une dizaine de CV. "Ça fait deux ans que ce monsieur-là cherche du travail a priori, il a 59 ans. Avec le nombre d’années qu’il va lui manquer, il va se retrouver avec 600 euros de retraite. J’aimerais bien l’embaucher, le prendre tout de suite chez moi, lui dire 'hop, on te met en CDI, on te protège jusqu’à ta retraite'", sourit Maxence.
Adapter les horaires
La Mayenne, où se situe l'entreprise de Maxence, est l’un des trois départements français qui enregistre pourtant le plus faible taux de chômage. Mais ici, un demandeur d’emploi sur quatre est un senior. Comment inverser la tendance ? Quelle solution pour favoriser l’emploi des seniors ? Maxence a fait le choix d’adapter les horaires de ses salariés et leur façon de travailler.
Ce jour-là, Hélène teste un exosquelette, un outil qui permettrait de ménager son dos. Il ne s’agit pas d’augmenter la productivité mais de "diminuer la pénibilité et d’améliorer les conditions de travail". Un modèle robotisé coûte jusqu’à 4000 euros. Ce n’est pas donné, mais ça pourra aussi servir à des salariés plus jeunes.
Reportage TF1 : Elena Despatureaux, Noélie Clerc : https://www.tf1info.fr/vie-pro/video-mayenne-chomage-ce-patron-de-22-ans-ne-recrute-que-des-seniors-dont-sa-mere-2253774.html
"On m'a dit 'mais comment tu fais pour encore être debout avec tous ces petits vieux ?'", se souvient Maxence. Pourtant, le bilan est implacable. "La société se porte bien, les chiffres sont bons. On a un bon carnet de commandes."
Si bien que Maxence envisage même d'agrandir son équipe. Il reçoit plusieurs dizaines de CV chaque semaine : https://www.europe1.fr/societe/chef-dentreprise-a-23-ans-maxence-laze-nemploie-que-des-seniors-4178212