Colocation : âgées de 64 à 84 ans, ces 11 amies recherchent un logement collectif pour éviter les EHPAD et les maisons de retraite
Depuis près de 10 ans, onze mamies de Montauban cherchent un immeuble en colocation pour continuer leur vie commune et éviter la maison de retraite.
Il y a quelques années, quand on parlait de colocation, on pensait étudiants, jeunes professionnels et colocataires heureux ! C’était une alternative à la pénurie de logements étudiants.
Mais depuis quelques années, on voit apparaître différents types de colocations, comme une personne âgée vivant avec un étudiant. A Montauban, un groupe de femmes âgées de 64 à 84 ans compte bien révolutionner le système de colocation…
En créant l’association La Maison d’Isis, ces onze femmes nommées Dominique, Ginette, Madeleine, Babette, Michelle, Françoise, Marie-Claude, Huguette, Marie-Luce, Sylviane et Sophie souhaitent prolonger leur autonomie en vivant ensemble sous le même toit ! Présentation.
Cela fait déjà 6 ans que ces 11 " mamies ' , dont la moyenne d’âge avoisine les 70 ans, ont créé l’association La Maison d’Isis. Avec un objectif : pouvoir vivre ensemble, mais séparément.
En d’autres termes, elles sont à la recherche d’un immeuble qui leur permettrait de vivre chacune dans leur propre appartement, une sorte de résidence privée pour personnes âgées…
Si les onze femmes souhaitent opter pour ce mode de vie alternatif, c’est d’abord pour ne pas avoir à dépendre de leurs enfants.
Mais aussi pour préserver leur autonomie le plus longtemps possible, et soyons clairs : pour éviter la maison de retraite ! L’idée leur est venue lorsqu’elles ont entendu parler de la Maison des Babayagas, un foyer autogéré pour femmes âgées situé à Montreuil (93).
Pour l’une d’entre elles, les résidences seniors existent de plus en plus, mais elles sont réservées aux plus riches d’entre eux ! Force est de constater qu’en France, les logements réservés aux seniors sont déjà rares, et de plus, ils restent inaccessibles à certains budgets !
En 2015, les femmes de la Maison d’Isis avaient réussi à obtenir un rendez-vous avec un bailleur social qui devait leur trouver un bien à la hauteur de leurs moyens.
Un lieu leur avait même été proposé, mais quatre ans plus tard, le projet est tombé à l’eau : les moyens financiers des onze femmes ne permettaient pas sa réalisation….
Aujourd’hui, elles continuent à chercher un bien pour leur projet en se tournant vers des organismes de béguinage, lieux où, autrefois, vivaient des communautés religieuses.
Aujourd’hui, le terme s’est étendu aux organismes qui créent des lotissements réservés aux personnes âgées ou à certains types de populations (jeunes, sans-abri, familles monoparentales).
L’argent est le nerf de la guerre, c’est ce que disent les onze femmes retraitées… Et obtenir un prêt à 64 ou 84 ans est impossible !
“La Maison d’Isis, c’est une association pour un habitat participatif senior à Montauban, avec 12 logements adaptés à des personnes vieillissantes qui se sont choisies afin de préserver et prolonger l’autonomie, lutter contre l’isolement, pratiquer l’entraide et la solidarité”
Et si la colocation avec d’autres seniors était l’avenir de ces personnes vieillissantes ? Les familles cherchent de plus en plus d’alternatives à la maison de retraite, il faut dire que le scandale des EHPAD de ces derniers mois n’y est peut-être pas pour rien.
Une nacelle de grand-mère dans le jardin pour loger une personne âgée tout en préservant son indépendance, mais en gardant un œil sur elle….
La colocation avec un étudiant pour que la personne âgée ait une présence quotidienne est aussi une occasion de partage intergénérationnel.
Et enfin, la colocation avec d’autres seniors, dans un immeuble collectif ou dans un véritable appartement avec une salle commune et des chambres privées, serait également idéale pour permettre à nos aînés de veiller les uns sur les autres tout en partageant de bons moments.
Les onze mamies ne désespèrent pas et aimeraient « juste » vivre ensemble pour le reste de leur vie… Une vie qu’elles imaginent plus douce dans un bel immeuble où résonneraient rires et parties de Scrabble ! N’est-ce pas là une idée géniale ?