Villefranche-de-Lauragais : le pari réussi d'une maison de retraite face à la pénurie de main d'œuvre
Pulvériser deux idées reçues en même temps :
- les métiers d’aide aux personnes âgées n’intéressent personne
- les jeunes d’aujourd’hui manquent de volonté, de courage, d’investissement, de compétences, de cerveau….(choisissez celui-ci qui vous convient le mieux ou que vous entendez le plus…)
Cet été, la maison de retraite Maisonneuve à Villefranche-de-Lauragais a accueilli des étudiants en renfort pour remplacer les salariés partis en congés. Le bilan s'avère positif.
« Tout s’est bien passé, c’est une agréable surprise. » Véronique Gémar, directrice de la maison de retraite Maisonneuve basée à Villefranche-de-Lauragais, ne cache pas sa satisfaction au moment de dresser le bilan des renforts venus remplacer les salariés habituels partis en congés. La gérante ne s’attendait pas à des résultats aussi positifs.
Face aux difficultés rencontrées par l’établissement pour trouver des saisonniers, la responsable de la structure avait lancé un appel dans nos colonnes en confiant avoir besoin de 10 à 15 personnes pour la période de juillet et août. Celui-ci a été particulièrement entendu puisque ce sont entre 40 et 50 candidatures qui sont arrivées sur son bureau. Et ce sont les jeunes profils qui ont été favorisés pour cette fois.
Comment s’est opérée la sélection ?
« Je ne me suis pas chargée du recrutement mais je peux dire que seulement trois ou quatre postulants disposaient de compétences en tant qu’aide-soignant ou agent de service. Tous les autres étaient vierges de toute expérience », souligne Véronique Gémar directrice de la résidence Maisonneuve.« On a privilégié ceux qui postulaient pour une durée minimale d'un mois au sein de notre établissement. Conserver les candidats qui ne souhaitaient rester que deux semaines n'avait pas de sens à nos yeux. Le temps de les former, leur contrat aurait pris fin. Au final, on a gardé des jeunes qui ont montré un engouement pour le job. »
Miser sur la jeunesse
Effectivement, les profils retenus – 28 en tout – avaient la particularité de ne pas être très âgés puisqu’ils étaient tous étudiants et âgés de 16 à 21 ans. « Les durées de contrat ont finalement été assez variées. De trois semaines à deux mois, ce qui est la durée idéale pour nous », indique Véronique Gémar.
La responsable de la structure dévoile également que les personnes sélectionnées provenaient d’horizons divers : enfants de salariés, étudiants, lycéens…
Des retours positifs
Ce choix est inédit pour l’établissement de Villefranche-de-Lauragais car habituellement ce sont surtout des adultes, avancés dans la vie active, qui étaient recrutés pour effectuer ce type de remplacement.
Si le mois d’août n’est pas encore terminé, la gérante de la résidence Maisonneuve fait déjà un constat. « Ces jeunes se sont révélés bien plus efficaces dans leur travail que des saisonniers plus âgés », note-t-elle, avant d’argumenter son propos : « Ils ont fait preuve de plus de sérieux et de capacités que de très nombreux demandeurs d’emploi adultes qui ne respectent pas même l’horaire ou les consignes simples données. Évidemment, certains ont rencontré plus de difficultés que d'autres. Mais ce n'est pas étonnant sur un groupe d'une vingtaine d'individus. La plupart ont fait preuve d'un professionnalisme remarquable, que ce soit au niveau de la politesse, de l'efficacité ou encore de l'absentéisme. Et je tiens ces propos des résidents eux-mêmes. Je trouve impressionnante la vitesse à laquelle les étudiants se sont acclimatés à ce qui leur était demandé. On va peut-être compter davantage sur eux dans les années à venir, pour ce genre de remplacements. »
En quoi a consisté leur travail ?
Qu’ils ne soient restés que trois semaines ou qu’ils œuvrent encore actuellement dans la résidence, tous ont été chargés d’accomplir des tâches bien précises en tant qu’aide-soignant ou agent de service. Il a ainsi été question d’assurer le ménage, le service des repas, les soins d’hygiène ou encore l’aide au coucher. « Avec les multiples périodes de canicule que nous avons traversées tout l’été, les remplaçants ont aussi dû garantir une hydratation régulière des résidents », ajoute-t-elle.
Par Romain Luspot Publié le 19 Août 22 dans Voix du Midi