Drogues : de plus en plus de consommateurs chez les seniors
Dans un récent article de l’association belge Eurotox, qui revient sur la consommation de drogues chez les seniors, on apprend que la proportion de personnes âgées au sein de la population des usagers de drogues tend à augmenter en Europe.
Le phénomène n’est pas totalement nouveau, en tout cas, aux USA où cela fait déjà une vingtaine d’années (en gros, depuis les années 2000) que les autorités et les associations constatent que les baby-boomers et les quinquas et plus sont des consommateurs de drogue.
La génération des baby-boomers, qui a connu Mai 68, la révolution sexuelle, Woodstock, etc. a toujours été sensible à la marijuana. Certains d’entre eux n’ont pratiquement jamais cessé de fumer depuis les années 70 et continueront à se rouler un joint de temps en temps, même passée la cinquantaine.
D’autres commencent à en consommer sur le tard par plaisir et d’autres encore, en prennent pour atténuer les douleurs dues à certaines maladies. Ce que semble confirmer cet article qui indique que la proportion de personnes âgées au sein de la population des usagers de drogues tend à augmenter en Europe.
Ainsi, en 2010, un tiers des usagers problématiques avaient entre 35 et 64 ans. De plus, la proportion de patients de plus de 40 ans en traitement d’un usage problématique d’opioïdes est passée d’un sur cinq en 2006 à un tiers en 2013.
En Belgique (Eurotox est une entité belge), le vieillissement de la population en traitement s’observe également depuis de nombreuses années, avec près d’un quart des patients ayant plus de 50 ans. En revanche, le vieillissement des patients serait moins marqué en matière de consommation d’alcool.
Parallèlement, dans certains pays, la prévalence de la consommation de drogues illégales chez les personnes âgées s’est accrue au cours des années 2010 et même à un rythme plus rapide que pour les groupes d’âge plus jeunes (c’est notamment le cas aux États-Unis et en Allemagne). La consommation de cannabis est en augmentation chez les 55-64 ans de plusieurs pays d’Europe occidentale.
Toujours selon Eurotox, la prévalence de la consommation sur la vie des drogues traditionnelles (c’est-à-dire sur le territoire depuis plusieurs décennies, comme le cannabis, l’héroïne, le LSD…) est plus élevée parmi les usagers âgés par rapport aux plus jeunes.
Dans ce contexte, on comprend bien que le vieillissement de la population, et plus spécifiquement celui des usagers, soulèvent des inquiétudes quant à la capacité des services spécialisés et non spécialisés à prendre en charge et gérer un nombre croissant de consommateurs seniors, leurs besoins de santé et leurs problématique parfois complexes (problèmes de santé mentale, douleurs chroniques, polyconsommation, comorbidités, etc.) au cours des prochaines décennies.
Publié le 26 août dans Senioractu