L'homme qui a changé de vie pour ériger Lormes en modèle de cité tiers-lieux
Faire de Lormes « une cité tiers-lieu », avec une belle dimension globale de partage, c’est l’ambition portée par Aymeric Seron, engagé depuis cinq mois comme chargé de mission.
Il y a encore peu de temps, Aymeric Seron, engagé depuis septembre 2021 comme chargé de mission coordinateur des tiers-lieu à Lormes, menait une tout autre vie, entre Paris et Bruxelles.
Directeur de laboratoire pharmaceutique dans le privé, il a eu envie d’une vie plus équilibrée et s’est posé à Lormes, où il a aussi racheté l’auberge du Relais pour en faire un lieu d’accueil pour les citadins souhaitant tester la vie à la campagne avant de sauter le pas. « C’est un gros changement de vie, mais je ne m’ennuie pas une seconde, je rencontre plein de gens, Lormes est très dynamique, il se passe toujours quelque chose, une inauguration, un vernissage… ».
Un tiers-lieu, c'est un lieu qui n’est ni le travail, ni le domicile, un lieu où on réfléchit et où on fait des choses en commun.
Aymeric prévient d’emblée : « Les gens me demandent souvent ce qu’est un tiers-lieu, mais je ne peux pas donner une définition précise, car ce sont les usages qui le déterminent. Disons que c’est un lieu qui n’est ni le travail, ni le domicile, où on réfléchit et où on fait des choses en commun, où la convivialité, le partage, la créativité sont des moteurs importants. »
À Lormes, trois grands tiers-lieux peuvent être définis : ICI Morvan, future manufacture collaborative rurale qui devrait voir le jour dans les deux ans, Territoire zéro chômeur, et son entreprise à but d’emploi bientôt installée rue des Teureaux et la Mission numérique, logée dans les anciens abattoirs de la ville.
« Mais c’est en fait tout un esprit tiers-lieux que je suis chargé de coordonner », explique Aymeric Seron. « J’ai déjà réuni un panel d’entrepreneurs et d’associations pour entamer la réflexion, trente-cinq personnes se sont déplacées à cette première réunion. Nous voulons faire de Lormes une cité tiers-lieux où des galeries d’art, des restaurants, le centre social, l’Office de tourisme ou encore l’Ehpad peuvent devenir des lieux de développement et d’échanges. »
Le projet tiers-lieu concernant l’Ehpad est caractéristique de cet esprit d’ouverture globale : « Un travail avait déjà commencé à l’Ehpad les Cygnes, via le projet maison de retraite du futur », reprend Aymeric Seron.
« Des ateliers du réseau d’échanges réciproques de savoirs avaient été organisés à l’hôpital puis la pandémie est arrivée et a refermé l’hôpital par la force des choses. Aujourd’hui, nous allons relancer cette dynamique en l’amplifiant. »
Les idées ne manquent pas. « En plus de la rénovation de la salle commune de l’Ehpad, nous avons un projet fort : créer dans l’enceinte de l’hôpital un espace de production (dont une micro-brasserie) et d’animations gustatives, où pourraient venir non seulement les résidents de l’hôpital, mais aussi la population extérieure. Là encore, c’est la notion de partage, de rencontre entre différents publics qui détermine la démarche. On est ambitieux, l’objectif est de déguster la première bière fabriquée à l’Ehpad au prochain marché de Noël ! ».
Financement. Le poste d’Aymeric Seron est financé pour trois ans par le dispositif Fabrique de territoires, un plan national de soutien aux tiers-lieux. Agréé dans le cadre de l'appel à projets sur l'installation de tiers-lieux dans des Ehpad, lancé par la CNSA
Publié dans Le Journal du Centrer du 14 février 2022.