L'Académie nationale de médecine en lutte contre l'âgisme !
Rappelons que l’âgisme apparaît lorsque l’âge est utilisé pour catégoriser et diviser les gens d’une façon qui entraîne des préjudices, des désavantages et des injustices. Une sorte de racisme par l’âge pour faire simple.
Dans la pratique et au quotidien, il peut prendre de nombreuses formes se traduisant par des attitudes empreintes de préjugés, des actes discriminatoires et des politiques et des pratiques institutionnelles perpétuant des croyances stéréotypées.
Dans ce contexte et dans le cadre de la « Décennie du vieillissement en bonne santé », le rapport de l’OMS appelle à agir d’urgence pour combattre la ségrégation vis-à-vis des personnes âgées et, plus largement, la discrimination liée à l’âge de manière à mieux les mesurer et rendre compte de ce qu’elles sont : « un fléau insidieux dont la société souffre ».
Plus concrètement, l’âgisme peut se traduire par des attitudes empreintes de préjugés, des actes discriminatoires et des politiques ou pratiques institutionnelles perpétuant des croyances stéréotypées.
Dans une large enquête réalisée auprès de 83.034 personnes dans 57 pays, on constate que la moitié des gens avait eu des attitudes modérément ou fortement âgistes. D’ailleurs, il suffit d’allumer sa télé ou d’écouter la radio : ces préjugés et ces discriminations transparaissent dans le débat public et sont diffusés par l’intermédiaire des différents médias sociaux !
Comme le rappelle l’Académie nationale de médecine, « ce phénomène recoupe d’autres formes de catégorisation, concernant le genre, l’ethnie ou le handicap, avec des conséquences négatives sur la santé et le bien-être des personnes ».
Ajoutons aussi que pour les ainés, l’âgisme est synonyme d’un plus grand isolement social avec une solitude accrue. On estime que 6,3 millions de cas de dépression dans le monde sont dus à l’âgisme !
En 2020, une revue a montré que, dans une large majorité (85%) des 149 études sélectionnées, l’âge avait servi à déterminer les bénéficiaires de certains actes médicaux ou traitements. Sans parler bien évidemment des malades à soigner sélectionnés par l’âge lors du Covid-19.
Comme l’indique Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme : « l’âgisme nuit à tous, aux personnes âgées aussi bien qu’aux jeunes adultes. Mais souvent, il est si répandu et si banalisé –dans nos attitudes comme dans nos politiques, nos lois et nos institutions– que nous ne réalisons pas les répercussions qu’il a sur notre dignité et sur nos droits ».
Et de préciser : « nous devons lutter de front contre l’âgisme, une violation des droits de l’homme aujourd’hui profondément enracinée. »
Parmi les actions concrètes envisageables : la modulation du caractère fixe de l’âge de la retraite, pour tenir compte de l’état physique, intellectuel et du désir des personnes ; ou l’évolution de la pratique des essais cliniques, dont les personnes âgées sont souvent exclues, créant ainsi un obstacle à l’accès aux nouveaux traitements.
L’Académie de nationale de médecine soutient les stratégies proposées par l’OMS pour combattre l’âgisme, qui sévit en France et dans tous les pays du monde :
- La législation et les politiques peuvent s’attaquer à la discrimination et aux inégalités fondées sur l’âge ;
- L’éducation, à tous les niveaux, peut corriger les idées fausses, fournir des informations précises et lutter contre les stéréotypes ;
- Les réunions intergénérationnelles représentent une stratégie clé pour réduire l’âgisme ;
- Financer et améliorer les données et la recherche pour mieux comprendre l’âgisme et les moyens de le combattre.
Publié par Senioractu le 11 juin 2021.