Testés comme jamais !
En cette période de rentrée, les opérations de dépistage Covid gratuites et sans rendez-vous se multiplient sur tout le territoire. À la manœuvre, ARS et préfectures, mais aussi les collectivités, à l’origine du mouvement. Reportage à Vendôme (Loir-et-Cher).
Ce mercredi matin 9h30, place du marché couvert de Vendôme (Loir-et-Cher), la queue devant l’entrée de la halle ne finit pas de grandir, sans que l’on recense pourtant le moindre chaland – le marché n’aura lieu que vendredi. La cause de cet attroupement, dans un ordre tout militaire ? L’opération dépistage Covid lancée par la préfecture, en lien avec l’ARS et la municipalité, depuis 7h30 et qui se tiendra deux jours durant. En deux heures à peine, plus de 150 volontaires se sont déjà fait dépister, l'afflux nécessitant le déploiement d’un poste de test supplémentaire. Le renfort sera aisé : le laboratoire à la manœuvre se situe de l’autre côté de la rue. Devant son entrée, une autre file de futurs testés enfle également, dans le cadre de l'activité "habituelle" du laboratoire cette fois. "Ces opérations répondent à une demande, à des attentes fortes des citoyens", commente le préfet – venu vérifier le bon déroulé de l'événement –, sans peur d'être contredit. Dans la file, les personnes qui attendent sagement de passer l’épreuve de l’écouvillon, carte vitale en main, acquiescent. Et font part de leurs motivations à la sous-préfète, Léa Poplin, et au maire, Laurent Brillard (qui se soumettra au test), également présents : au premier rang, la peur de contaminer ses proches.
L'opération est un véritable succès pour le représentant de l’État. Mais pas un coup d’essai. Yves Rousset a en effet lancé le mouvement dès la fin juillet, dans la petite commune proche de Savigny-sur-Braye. "L’objectif était alors de s’entraîner pour être en mesure de faire face à toutes les situations à la rentrée", explique-t-il. L’augmentation de la circulation du virus constatée pendant l’été a fait le reste. "La politique est désormais de conduire des tests systématiques – sur la base du volontariat – dans les villes les plus importantes du département, mais aussi dans celles où l’offre de soins est moins importante, dans les communes les plus éloignées". Des tests sont également prévus au sein des Ehpad, des banques alimentaires, des associations accueillant un public vulnérable… Le calendrier ne sera dévoilé qu’au fur et à mesure des opérations.
Éviter la dissémination
L'objectif principal est évidemment de limiter la propagation du virus et la constitution de foyers d'infection – les fameux "clusters" –, en évitant que les malades asymptomatiques ne le disséminent à tous vents, à leur corps défendant. Les tests sont dits "nasopharyngés". "La procédure est désagréable, mais pas douloureuse", commente une testée à sa sortie. "L'impression de boire la tasse", précise une autre. Dans son avis du 20 août dernier, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) évoque le développement aux États-Unis ou en Belgique de tests salivaires, "ce qui permet un échantillonnage fréquent non invasif et réduit le besoin de professionnels de la santé formés pendant la collecte" – et donc de limiter les coûts – mais aussi d'accélérer l'obtention des résultats (les Vendômois devront patienter 24h à 48h avant de connaître les leurs, par courrier ou courriel s'ils sont négatifs, par téléphone dans le cas contraire). Le HSCP relève qu'un tel test salivaire développé à l'université de Montpellier est en cours d'homologation. Mais pour l'heure, l'écouvillon domine les débats.
Des tests massifs sur tout le territoire
En cette fin d’été, les opérations de dépistage sans rendez-vous sourdent sur tout le territoire. Une nouvelle fois, les collectivités ont montré la voie. Comme la ville de Nice, dès juillet. Le succès y est tel que le site de la mairie prévient "qu’en raison de la forte affluence, l’accès au dépistage ne peut être garanti". Depuis, chaque jour de nouvelles collectivités viennent grossir la liste. Dernièrement, Toulouse le 21 août, Marseille le 25 août, la collectivité territoriale de Guyane, etc. Les agences régionales de santé s'y sont également mises, comme celle de Normandie qui conduit des opérations depuis la mi-août, en les ouvrant gratuitement aux touristes étrangers et aux non assurés sociaux. Souvent en lien avec les préfectures (comme à Bourges le 25 août) et les municipalités, comme à Mons-en-Barœul le 25 août, Saint-Chamond les 26 et 27 août. Les équipes de la protection civile ne sont pas en reste (Pornic le 24 août). À Montpellier, préfet, maire et ARS mettent en place des "drive-tests", qui seront pilotés par les sapeurs-pompiers de l'Hérault. Le premier a été inauguré ce 27 août. Qu'il semble bien loin le temps où les tests, comme les masques, manquaient cruellement !
Publié le 27 août 2020 par F. Fortin / MCM Presse dans SANTÉ, MÉDICO-SOCIAL, VIEILLISSEMENT COVID-19