Coronavirus à Pessac : à 93 ans, elle coud des masques sur sa vieille machine à pédale
Une habitante du Haut-Livrac, Odette Vergé, fait partie d’une équipe de couturières bénévoles aux côtés de sa fille Marie-France.
C’est sa fille, Marie-France Leblon, qui souhaite la " mettre à l’honneur", en ces temps de confinement et d’épidémie.
À 93 ans, Odette Vergé, une habitante du Haut-Livrac, à Pessac, a tenu à participer à la mobilisation collective contre le coronavirus. Elle coud des masques en tissu sur "sa vieille Singer à pédale".
« J’assure la découpe et elle se charge de la suite. Je trouve que c’est beau à cet âge-là ! Nous faisons partie d’un groupe de bénévoles baptisé Les masques artisanaux en tissu Pessac, précise Marie-France Leblon. On se partage le travail. La mairie nous procure les fournitures et s’occupe de la distribution".
"Ma mère a toujours été très volontaire et elle n’est pas peu fière d’être impliquée au sein de l’équipe, même si elle ne coud que quelques masques par jour. C’est important pour elle qui souffre de problèmes de surdité. Elle n’est pas une grande couturière, mais elle a ressorti sa machine, celle qui lui a toujours servi pour de petits dépannages, à la maison. Il ne doit pas en rester beaucoup des comme ça !".
"Rien à voir avec la guerre"
Odette Vergé est une ancienne salariée de la biscuiterie Le Chat Botté, à Pessac, où elle travaillait à la production des barquettes de langues de chat. " À l’époque on parlait de l’usine Curadop", se souvient sa fille.
" Elle est née à 1927 et a connu la dernière guerre mondiale. Mais ma mère refuse de comparer ce que nous vivons aujourd’hui avec le conflit de sa jeunesse. Elle me répète souvent que la guerre, pour elle, c’est les bombes ! Rien à voir avec l’épidémie actuelle".
Par CH. M ; Paru dans le journal Sud-Ouest le 19 avril 2020