Décédée du coronavirus, elle a refusé un respirateur: “J’ai eu une belle vie, gardez cela pour les plus jeunes”
Au fil des heures, les visages des victimes du coronavirus commencent à apparaitre sur les réseaux sociaux et dans la presse. Parmi celles-ci, Suzanne Hoylaerts, originaire de Binkom, près de Lubbeek (Brabant flamand), décédée samedi dernier à l’âge de 90 ans.
Il y a deux semaines, Suzanne a commencé à perdre l’appétit. Toutefois, son état de santé ne semblait pas inquiétant et il n’y avait pas d’autres symptômes: pas de fièvre, pas de toux. Vendredi dernier, la nonagénaire ne s’est pas sentie bien.
“Elle avait l’impression de ressentir un poids de 100 kg sur l’épaule, mais elle croyait que c’était parce qu’elle avait dormi dans une mauvaise position”, confie sa fille Judith à HLN. “Elle était aussi un peu essoufflée. Je l’ai quand même emmenée chez le médecin car elle avait eu une pneumonie dans le passé et avait été admise à l’hôpital à cette époque l’année dernière. Nous voulions donc éviter cela”.
Admise à l’hôpital
Comme son taux de saturation en oxygène était trop bas, son médecin l’a renvoyée vers l’hôpital. Arrivée aux urgences vendredi après-midi, Judith a été obligée de laisser sa maman entre les mains du personnel soignant. Elle n’a pas pu l’accompagner en raison des mesures de restriction. “Tu ne dois pas pleurer, m’a-t-elle dit. Tu as fait tout ce que tu as pu. J’ai eu une belle vie”.
Judith est alors restée régulièrement en contact téléphonique avec les médecins, qui lui ont appris que sa maman avait contracté le coronavirus et l’ont tenue au courant de son évolution de santé. Suzanne est finalement décédée samedi à 18h15.
“Gardez cela pour les jeunes, j’ai eu une belle vie”
“Les médecins m’ont appris qu’elle avait refusé qu’on la place sous respirateur. Puisque j’ai choppé cette ‘bébête’, je ne veux pas de respiration artificielle. Gardez cela pour les plus jeunes. J’ai déjà eu une belle vie, a-t-elle dit aux médecins. C’est notre maman tout craché: toujours prête à aider les autres”, explique encore Judith.
“Ma mère prenait les mesures de restriction très au sérieux. (...) Comment et où elle a contracté le virus reste un mystère pour nous. Quand je l’ai emmenée à l’hôpital vendredi, nous pensions qu’elle avait une légère pneumonie. Je n’ai pas pu lui dire au revoir et je n’ai même pas le droit d’être présente à son enterrement”.
Michaël Bouche 26-03-20, Source: Het Laatste Nieuws ; Recueilli sur Face book