LA PLACE DES PERSONNES ÂGÉES DANS LA CITÉ : UN NOUVEAU PROJET DE RECHERCHE ACTION lancé par l'ODAS
Près de trois ans après le vote de la loi d’adaptation de la société au vieillissement, force est de constater que la place des personnes âgées dans notre société a peu progressé. Notre pays a bien du mal à promouvoir la collaboration entre les âges et à reconnaitre l’utilité sociale que revendiquent les séniors. Une reconnaissance pourtant facteur de « bien vieillir », mais qui servirait aussi le dynamisme de notre société, en générant de la richesse sur les terrains économique, éducatif et sociétal. Comme le résume la formule de l’Odas « les personnes âgées ont plus besoin d’aider que d’être aidées ». Aussi, afin de générer de nouvelles dynamiques plus ambitieuses, l’Odas s’apprête à engager une nouvelle recherche action sur la place des personnes âgées dans la cité.
Certes, des progrès ont été accomplis ces dernières années pour préserver la vie sociale des personnes âgées, notamment à travers la loi ASV, des programmes tels que Monalisa ou Villes amies des ainés. Mais plus fondamentalement, l’enjeu aujourd’hui est de repenser la place occupée par les personnes âgées dans notre société. Dès 1994, plusieurs études conduites par l’Odas ont permis de mettre en relief, à travers l’observation des attentes des personnes et l’inadéquation des réponses publiques, la nécessité d’inverser notre regard sur les aînés. Ce fut notamment le cas lors d’une l’enquête réalisée auprès de l’ensemble des personnes de plus de 75 ans des villes de Cannes, Issy-les-Moulineaux et Roanne. La très grande majorité exprimait alors son désir de prendre part à la vie collective, d’avoir une véritable utilité sociale. De même, le travail de recensement et d’expertise d’actions inspirantes mené par l’Agence des Pratiques et Initiatives locales (www.apriles.net), a permis de mesurer à quel point la mobilisation de retraités, notamment auprès d’enfants et de jeunes, pouvait avoir un impact positif sur les deux publics concernés, certains aînés n’hésitant pas à parler de « boucliers contre la dépendance ». Parmi ces initiatives on peut distinguer notamment l’Outil en mains, Lire et faire lire, Voisins solidaires, ECTI, Oreilles en ballade, Quartiers solidaires…
Permettre à chaque aîné de devenir un acteur éducatif
A travers cette recherche-action menée durant trois ans (2018-2020) dans des communes ou intercommunalités déjà fortement impliquées dans cette problématique, l’objectif est d’identifier, dans chaque territoire, les leviers spécifiques permettant d’associer le plus grand nombre de personnes âgées à des démarches de revitalisation des liens sociaux et des solidarités de proximité, à travers notamment leur rôle éducatif. Cela permettra par exemple de lancer des actions nouvelles dans les écoles, les collèges et les espaces d’insertion. Car cette recherche-action aura aussi pour objectif de bâtir de nouveaux modes de coopération entre l’Education nationale, les communes, les départements, les organismes de protection sociale et les associations.
La première étape de la recherche-action consistera dans la mise en place dans chaque collectivité d’un comité de pilotage, permettant une collaboration active entre tous les acteurs concernés. Celui-ci aura pour rôle de dresser un diagnostic partagé de la situation afin de définir les priorités d’action dans trois directions : le soutien aux élèves des écoles et collèges, le soutien aux dispositifs d’insertion, le soutien à la protection de l’enfance. En effet, dans ces trois domaines les besoins en ce qui concerne l’accompagnement éducatif et social des publics concernés sont considérables, en complément du travail des professionnels. A partir de ce recensement des besoins, seront alors définies les modalités de réalisation des objectifs, dont notamment la mobilisation des aînés, la coopération entre les professionnels, et l’évaluation des résultats. En outre, cette instance de concertation devra définir les pistes permettant d’associer toute la population à cette dynamique.
Par ailleurs un comité de pilotage national assurera le suivi de la démarche. Il pourrait réunir des représentants s’associations d’élus municipaux, mais aussi de représentants des caisses de protection sociales ainsi que des administrations de l’Etat concernées.
L’Odas a proposé à l’ensemble des villes adhérentes de participer à ce travail. Plusieurs d’entre elles se sont d’ores et déjà déclarées intéressées par cette recherche-action qui reste ouverte à d’autres communes susceptibles de vouloir y prendre part.
Contact : Didier Lesueur – didier.lesueur@odas.net
Publié dans la lettre de l’ODAS- Observatoire national de l‘action sociale - du 3 mai 2018
http://odas.net/La-place-des-personnes-agees-dans-la-cite-un