Par quoi sont attirés les nouveaux habitants des petits villages de la Nièvre ?
Si certaines communes perdent des habitants, des petits villages de campagne dans la Nièvre en gagnent. Quel est le portrait type de ces nouveaux venus ?
En cinq ans, la Nièvre a peut-être perdu plus de 7.800 habitants. Pourtant, dans le même temps, certaines communes et surtout des petits villages ont gagné des habitants. Qui sont ces nouveaux venus ? Qu'est ce qui les attire ?
Qui ? Il s'agit dans la majorité des cas de jeunes couples, avec ou sans enfants, ainsi que des jeunes retraités, qui pour certains occupaient la maison comme résidence secondaire. À quelques encablures de Brinon-sur-Beuvron, Bussy-la-Pesle a vu sa population faire un bond. Quinze nouveaux habitants ont été recensés. Parmi eux, « deux familles avec trois enfants », se réjouit Alain Roche, le premier adjoint de la commune.
Jean-Pierre a, lui, posé définitivement ses valises au hameau de Certaines à Cervon, à sa retraite, il y a trois ans. « J'ai acheté, totalement par hasard, cette maison, il y a ving-cinq ans », raconte-il. « Je venais voir un ami. Je suis passé devant et j’ai vu qu’elle était à vendre. » Il a craqué pour la demeure. Et c’est ainsi que cet ancien menuisier dans les Yvelines est venu régulièrement pour la rénover avant de s'installer définitivement, dans la Nièvre.
Pourquoi ? La mise au vert et les prix attractifs sont les deux arguments avancés par les nouveaux habitants pour expliquer leur installation dans les villages de campagne de la Nièvre. « Nous habitions déjà un petit village dans l'Essonne », détaille Thierry, qui s'est installé avec son épouse Christelle, et leurs trois filles Ambre, Anne-Lise et Manon, il y a deux ans et demi. « Le coût de l'immobilier était tel qu'il était impossible de devenir propriétaire. »
« Notre rêve c’est d’avoir une grande maison avec un jardin », font savoir Nina et son compagnon William, qui résident au hameau de Cuzy à Cervon dans la maison des grands parents maternels de la jeune femme, après avoir vécu pendant quatre ans du côté de Perpignan. « Dans le Sud, il n’y a rien à moins de 250.000 €. Et ici, nous avons une qualité de vie que l’on n’avait pas là-bas. »
Sa voisine, Sophie qui vient d'acheter un beau corps de ferme avec son compagnon et deux anciennes voisines, indique, elle : « On cherchait dans le secteur du Portes du Morvan, de Corbigny et d’Avallon, car le paysage nous plait beaucoup. »
Depuis quand ? Le phénomène de l'installation d'urbains à la campagne n'est pas nouveau. Robert Jean-Baptiste, le maire de Parigny-les-Vaux, rappelle qu'il s'agit de la rurbanisation. « Avant le choc pétrolier de 1974, un peu partout en France, les gens de la ville, qui avaient un peu de moyen, venaient s'installer à la campagne. C'etait un effet de mode. » Sa commune a d'ailleurs vu, au cours de la période de 1975 à 1984, sa population passer de 515 à 804 habitants. Aujourd'hui, Parigny-les-Vaux a de nouveau dépassé la barre des 1.000 habitants. Et il n'y a plus beaucoup de terrains constructibles. « On a des demandes de gens qui voudraient faire construire », fait savoir Jacques Mercier, le maire actuel.
Mathilde Thomas Publié le 30/03/2018 dans le Journal du Centre