Les inégalités territoriales se prolongent à la retraite
Des retraités franciliens peu nombreux, mais plus aisés
La répartition géographique des 14,2 millions de personnes résidant en France et retraitées de droit direct d'au moins un régime français (soit 21,6% de la population) est déjà bien documentée. Les retraités sont proportionnellement plus nombreux dans l'ouest et le sud de la France. Mais, contrairement à une idée reçue, ce n'est pas la région Paca qui compte la plus forte proportion de retraités (24,4%), mais la Bourgogne-Franche-Comté (24,7%), la Bretagne (25,3%) et la Nouvelle-Aquitaine (25,6%). A l'inverse, les retraités sont nettement moins présents dans les départements d'outre-mer (12,0%) et en Ile-de-France (16,4%). Ces écarts démographiques ne sont évidemment pas sans lien avec les enjeux de prise en charge des retraités vieillissants ou dépendants, à domicile ou en établissement.
En matière de revenus des retraités - qui reflètent assez largement la situation des actifs -, il existe trois familles de régions. Tout d'abord, l'Ile-de-France, où ces revenus sont très nettement supérieurs (+23%) à la moyenne nationale des retraites. Une situation qui s'explique notamment par une plus forte proportion d'anciens salariés et, parmi eux, d'anciens cadres. L'Ile-de-France "tire donc fortement vers le haut la moyenne des retraites".
Viennent ensuite la quasi-totalité des autres régions, qui présentent toutes un écart négatif par rapport à la moyenne nationale (entre -1% et -6%), à l'exception de Paca où les retraités disposent d'un revenu très légèrement supérieur (+1%) à cette moyenne nationale. Enfin, le dernier groupe de régions affiche des revenus de retraités très nettement inférieurs à la moyenne nationale. Il se compose de la Corse (-10%) et des DOM (-21%). Ce retard s'explique "en partie par une durée validée moyenne sensiblement inférieure" (respectivement 32,1 et 32,8 années, contre 36,9 au niveau national), ainsi que par une moindre proportion d'anciens salariés et d'anciens cadres.
Ces écarts de revenus ne sont pas, eux non plus, sans effets sur les coûts de prise en charge par les collectivités (APA et hébergement). En ce domaine, L'Ile-de-France apparaît nettement favorisée, avec une moindre proportion de retraités, mais disposant de revenus nettement plus élevés que la moyenne. Mais cet "avantage" est en partie effacé par le coût plus important des prises en charge en Ile-de-France, notamment pour ce qui concerne les Ehpad.
Au-delà des ces différences entre régions, il existe aussi des écarts de pensions au sein d'une même région. Ces écarts sont importants en Corse et dans le sud de la France, en particulier en Paca et en Occitanie.
Retraités : salariés en I-d-F, fonctionnaires en Corse et dans les DOM
Enfin, l'étude de la Drees apporte une autre information. Elle montre en effet des différences marquées entre régions dans les régimes de rattachement. Ainsi, l'Ile-de-France connaît une nette surreprésentation (+9 points) des retraités relevant du régime des salariés (régime général) et, à l'inverse, une sous-représentation (-6 points) des ressortissants du régime agricole. Les Hauts-de-France et Grand Est présentent, dans une proportion moindre, une situation similaire, tandis que des régions comme Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté ou Centre-Val de Loire affichent une répartition quasi identique à la moyenne nationale.
A l'inverse, les DOM, l'Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Bretagne et la Corse présentent une nette sous-représentation des retraités du régime général (jusqu'à -8 points pour la Bretagne et -10 points pour la Corse), au profit des ressortissants d'autres régimes : +5 points pour le régime agricole en Bretagne, +9 points et +8 points pour les régimes de fonctionnaires et les régimes spéciaux en Corse et dans les DOM...
ET POUR ALLER PLUS LOIN :
http://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/er-retraite_par_re_gion_1209_-_valide_-_hq.pdf