Retraités = machines à sous ? Tribune de Dominique Fabre, secrétaire générale CFDT retraités
Toucher une pension fait-il de nous des « nantis » ?
Si les retraités disposent aujourd’hui d’un niveau de vie équivalent à celui du reste la population, c’est au prix d’une vie entière au travail ! À la CFDT Retraités, nous avons toujours défendu la solidarité entre salariés et retraités. Nous avons toujours été force de proposition quand il s’agissait de participer aux relèvements des comptes sociaux.
Nous prenons nos responsabilités face aux évènements sociétaux, et notre part familiale et citoyenne au sein de la société. Les retraités du papy-boom sont qualifiés de « génération sandwich », écartelés entre leurs ascendants et leurs descendants auxquels ils apportent une aide régulière qu’elle soit financière ou humaine.
La contribution sociale généralisée (CSG) ne finance aujourd’hui que les prestations universelles (maladie, famille) ou des prestations de solidarité. Elle est une contribution à laquelle nous sommes très attachés pour son caractère universel et solidaire.
Et que découvrons-nous ? Qu’à partir de 1.200 euros par mois, nous sommes les cibles privilégiées du nouveau président et de son gouvernement par le biais d’une augmentation de la CSG de 1,7% pour financer l’assurance chômage. Une hausse de la CSG compensée pour toutes les catégories de salariés par une baisse de cotisations maladie… Pas les retraités !
Avec cette réforme, la solidarité est en marche… arrière. Certes un salarié payé au Smic verrait sa situation s’améliorer de 260 euros par an. Une personne rémunérée à 3.000 euros brut par mois gagnerait 530 euros. Et celle rémunérée à 5.000 euros brut, 880 euros ! Mais avec 1.300 euros de retraite mensuelle, un retraité perdrait 260 euros par an !
Dès lors nous nous revendiquons :
. la reconnaissance de notre part de la croissance ;
. la suppression de la cotisation maladie à hauteur de 1 % sur les retraites complémentaires ;
. la suppression de la taxe d’habitation pour tous ;
. la prise charge universelle du vieillissement de la population en diminuant le reste à charge qui incombe aux personnes âgées et aux familles, notamment en Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) ;
. une égalité de traitement de l’assurance maladie complémentaire qui est entièrement à la charge des retraités et oblige beaucoup d’entre eux à renoncer à des soins.
La justice doit garantir l’équité entre salariés et retraités !
Tribune de Dominique Fabre, secrétaire générale CFDT retraités