Universités seniors : il n'y a pas d'âge pour apprendre!
Les universités du temps libre et les universités populaires rencontrent un franc succès auprès d’un large public. Rencontres avec des étudiants seniors mais motivés et enthousiastes.
Apprendre l’aquarelle ou la vidéo, créer un site internet, s’initier à une langue, explorer les méandres de l’égyptologie, marcher dans les pas des empereurs romains… L’accès au savoir n’a jamais été aussi aisé qu’aujourd’hui.
Universités du temps libre (UTL), universités inter-âges (UIA), universités populaires (UP), des dizaines de structures existent. Partout en France, elles ouvrent leurs portes à tous, sans condition d’âge ni de diplôme. Et l’adhésion ne s’élève, en moyenne, qu’à une douzaine d’euros. Les enseignements de langues ou les cours techniques (vidéo, informatique, pratiques artistiques), eux, sont généralement payants.
Précurseurs de cette démarche de partage du savoir, dès le début du XXe siècle, les universités populaires fédèrent 150 000 auditeurs dans une centaine de villes de France. "Nous recherchons des intervenants qui ont des savoir-faire et des compétences, mais pas nécessairement des universitaires", précise Denis Rambaud, directeur de l’UP de Mulhouse, la plus importante de France avec 16 000 étudiants de tous les âges (dont la moitié sont des seniors). "Pour être libre et autonome, il faut étudier tout au long de la vie, apprendre sur soi… poursuit- il. Un maître mot chez nous: s’instruire avec plaisir."
Héritières des universités du troisième âge, créées dans les années 1970, les universités du temps libre (ou inter-âges) rassemblent 75 000 personnes, dont certaines n’ont pas longtemps fréquenté les bancs de l’école ! "Le mot ”université” ne doit pas intimider. Nous faisons tout pour que les conférences soient accessibles au plus grand nombre. Chez nous se côtoient des personnes avec le certificat d’études et d’autres qui ont été à la fac", explique Françoise David-Sciara, présidente de l’Union française des universités de tous âges et auditrice assidue de l’UTL de Poitiers. "Nous organisons aussi des sorties, des thés dansants. Nous y tenons. Notre vocation est d’élever le niveau culturel des personnes, mais aussi de créer du lien entre elles. "Tout un programme!
Les inscriptions aux universités du temps libre ou populaires débutent au mois de septembre. Pour connaître la plus proche de chez vous, contactez votre mairie, ou l’Union française des universités de tous âges (Ufuta), ou encore l’Association des universités populaires de France (AUPF): www.ufuta.fr; www.universitepopulaire.eu
Jean-Christophe Martineau, publié dans Notre Temps du 25 septembre 2016
http://www.notretemps.com/loisirs/universites-pas-age-pour-apprendre,i93241
Témoignage
"Partager l’histoire locale avec tous"
Gérard Morel, 67 ans. Saint-Nazaire (44): "J’étais travailleur social et j’ai adhéré à l’Université inter-âges (UIA) il y a sept ans. Je ne m’imaginais pas passer ma retraite sans continuer à acquérir des connaissances. Au début, j’ai suivi des cours de latin et de grec, puis je me suis investi dans l’atelier d’histoire locale. J’aime ma ville et j’aime la faire connaître. Nous sommes une dizaine de participants et nous avons réalisé un ouvrage qui permet de découvrir le patrimoine de Saint-Nazaire. Notamment les vestiges de la ville d’avant les destructions de la Seconde Guerre mondiale. Nous avons fait nos recherches et nous avons aussi acquis des notions d’édition. Maintenant, nous nous lançons dans les biographies de personnalités de la ville!