Longévité et possibilité d’une espérance de vie sans précédent,

Publié le par Or gris : seniors acteurs des territoires

Le numéro de février 2015 du magazine Time soulève la question de la longévité et de la possibilité d’une espérance de vie sans précédent. Sur la couverture, un nouveau-né et le titre « Ce bébé pourrait atteindre l’âge de 142 ans ». Sur la dernière page une pub nous interroge : « Nos retraites pourraient durer plus longtemps que nos carrières. Que faire ? »

Cette question s’inscrit dans un débat de plus en plus fréquent, communément appelé «le paradoxe de la longévité ».

Nous atteignons aujourd’hui des âges jamais atteints par le passé. Dans les pays développés, les deux tiers de la population vivent au-delà de 65 ans. Dans moins de temps que l’on ne le pense, il ne sera plus extraordinaire de dépasser les 100 ans.

Cependant la longévité n’a pas que de bons côtés. Les pessimistes disent que, si nous ne changeons rien, le surplus de centenaires aura de terribles conséquences : longues périodes de déclin et d’inactivité, manque de personnes qualifiées pour la prise en charge sanitaire des plus âgés, sans parler des coûts astronomiques supportés à la fois par chacun et par la société dans son ensemble.

Un autre scenario est cependant possible. Et si nous appréhendions différemment le vieillissement et attribuions de nouveaux rôles aux personnes en fin de carrière – des rôles qui viendraient à la fois en aide aux individus vieillissant, mais aussi à la société ?

Aujourd’hui, il est courant d’enchainer les carrières professionnelles et beaucoup réalisent leurs contributions les plus importantes et significatives après 50 ans.

Tout cela n’est pas vraiment surprenant. Avec l’âge, nous sommes amenés à réfléchir à ce que nous laisserons derrière nous et ce que nous transmettrons aux générations suivantes. Selon les psychologues, cela relève de l’instinct.

Au sein d’Encore.org, nous créons de nouveaux modèles pour permettre ce vaste partage d’expériences de vie. Nous imaginons un mouvement de millions de personnes expérimentées qui utiliseraient leurs « années supplémentaires » pour améliorer les perspectives d’avenir des générations suivantes plutôt que de se mettre en retrait et se désengager progressivement.

Mais changer de culture n’est pas aisé. Tout d’abord, il est nécessaire de changer l’image du vieillissement. Ensuite, nous avons besoin de créer plus d’opportunités pour permettre à ces talents de résoudre des problèmes sociaux. Ensuite, il est nécessaire de réinventer radicalement l’éducation supérieure.

Renvoyer une autre image du vieillissement : les seniors sont un atout, pas une contrainte. Nous devons raconter de nouvelles histoires pour décrire ce qui est possible au-delà d’un certain âge. Prenez par exemple le Purpose Prize, un programme créé par Encore.org pour rendre hommage aux innovateurs sociaux de plus de 60 ans. En célébrant leurs exemples, il devient plus facile de voir nos vies futures comme autant d’occasions d’avoir un impact sur notre société plutôt que d’être en retrait de celle-ci.

Permettre aux seniors de venir en aide aux autres : nous savons qu’avec un peu de chance, nous vivrons longtemps. Mais qu’en est-il de notre avenir, après une vie à travailler : des vacances permanentes ? Et si nous changions de perspective pour que cette nouvelle étape de la vie constitue un moment de transmissions d’expériences et de savoir aux générations futures ? Et si nous mettions en place les moyens nécessaires pour que les seniors puissent s’engager dans ce genre d’activité ?

Imaginons un tuteur avec un écolier, un dirigeant d’entreprise qui bâtit une entreprise d’énergie propre, une avocate qui propose ses services à titre gracieux pour défendre des travailleurs immigrés, un expert de haut niveau qui apporte une technologie de pointe à un village isolé sur un autre continent. Ces cas de figure existent déjà  mais nous avons besoin de faciliter et généraliser ce transfert de compétences.

Reste l’éducation supérieure et la formation. Il était une fois, une vie prévisible : l’école, la famille, le travail, et enfin, la retraite. Cela avait un sens lorsque nous travaillions 25 à 30 ans et vivions jusqu’à 70 ans. Mais ce système s’effondre.

Aujourd’hui, le cours de nos vies est moins linéaire et bien plus varié. Mais nous sommes bloqués dans un système créé pour une génération antérieure et qui concentre notre éducation entière dans le premier tiers de notre vie. Alors que nous atteignons la cinquantaine, le monde a changé et nous aussi, nous avons donc besoin de nouvelles compétences, qui nous permettront de continuer à nous engager et contribuer à la société. Nous avons besoin de nouveaux modèles pour un enseignement et une formation professionnelle se poursuivant tout au long de la vie.

Cela a déjà commencé, avec l’avènement du E-learning. Un groupement d’institutions d’études supérieures pionnières aux Etats-Unis explorent de nouveaux modèles dans le but d’accompagner ce grand virage démographique.

Tout comme les institutions, nous devons nous aussi changer : adopter de nouvelles attitudes, développer des attentes et une vision de la vie des plus de 50 ans qui inclue le transfert des compétences et de l’expérience afin de façonner un monde meilleur. Encore !

Publié dans Positive world http://positive-post.com/contributeur/retraite-debut-de-la-fin-ou-nouveau-depart/

Pour obtenir plus d’informations sur Marci Alboher, rendez-vous sur le site du Postive Economy Forum.

Cette tribune est adaptée de son intervention lors de la seconde édition du Forum à San Patrignano 2015.

Times magazine 22 mai 2015

Retraite : début de  fin ou nouveau départ 

information transmise par JM Bergére, veilleur

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