APA en établissement et aide sociale à l'hébergement : plus de 500.000 bénéficiaires
La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude sur les bénéficiaires de l'APA (allocation personnalisée d'autonomie) en établissement et de l'aide sociale à l'hébergement (ASH). Il s'agit en l'occurrence - avec l'aide au maintien à domicile (APA à domicile et services à domicile) - des deux principales formes de prise en charge des personnes âgées mises en œuvre et financées par les départements.
L'étude s'appuie sur les chiffres de 2011. A cette date, les dépenses brutes des départements pour l'ASH et l'APA en établissement s'élevaient à 4,2 milliards d'euros, soit 13% de l'ensemble des dépenses brutes d'aide sociale départementale et 0,2% du PIB. Ces deux prestations comptaient 502.000 bénéficiaires : 476.000 allocataires de l'APA en établissement - soit 41% de l'ensemble des titulaires de l'APA - et 116.000 bénéficiaires de l'ASH (le total de ces deux chiffres étant supérieur à 502.000, car 90.000 personnes âgées sont titulaires des deux prestations).
Sans surprise, la Drees constate que les bénéficiaires de l'APA en établissement sont plus âgés et plus dépendants que ceux de l'APA à domicile. On compte ainsi 61% des bénéficiaires classés dans les GIR 1 et 2, contre 20% dans le cas de l'APA à domicile. De même, la moitié des bénéficiaires de l'APA en établissement a plus de 87 ans et 4 mois, soit trois ans de plus que ceux vivant à domicile.
Moins connu : les bénéficiaires de l'APA en établissement ont des ressources mensuelles légèrement supérieures - tout en restant modestes - à celle des allocataires à domicile. Ces ressources sont également plus dispersées que celles des titulaires de l'APA à domicile.
Les bénéficiaires de l'aide sociale à l'hébergement sont plus jeunes que ceux de l'APA en établissement. La moitié d'entre eux a en effet moins de 83 ans et deux mois, soit quatre ans et deux mois de moins. La proportion d'hommes est également plus élevée chez les bénéficiaires de l'ESH (33% contre 26%).
Du fait de la vocation première de l'aide versée, les revenus des intéressés sont peu élevés - et inférieurs à ceux des allocataires de l'APA en établissement -, puisque la moitié d'entre eux vivait en 2011 avec moins de 900 euros par mois. Enfin, 92% des bénéficiaires de l'ASH vivent seuls et les deux tiers d'entre eux n'ont pas d'obligé alimentaire connu de l'administration, ce qui limite fortement la possibilité, pour les départements, de demander une participation. La combinaison de l'isolement et des faibles ressources fait que la contribution mensuelle du département est supérieure à 860 euros par mois pour la moitié des bénéficiaires de l'ASH.
Jean-Noël Escudié / PCA par localtis
Publié le vendredi 20 mars 2015