Le troisième âge et le sexe, ce n’est pas du tout ce que l’on croit !
C’est la première fois au monde qu’une telle étude a englobé sur ce sujet particulier jusqu’à des octogénaires. Les personnes n’ayant une activité sexuelle qu’à de rares occasions présentaient toutes des troubles de l’érection chez les hommes ou des problèmes de santé les décourageant à se livrer à des ébats amoureux chez les femmes.
Toutes les personnes ayant participé à l’étude devaient répondre à des questionnaires approfondis en face-à-face avec les scientifiques concernant leurs problèmes de santé, leurs consommations d’alcool ou de tabac et leurs habitudes sexuelles détaillées.
Ce qui ressort d’abord de manière claire est une forte corrélation entre un certain nombre de pathologies et la diminution ou la disparition de la libido chez les femmes ou les troubles érectiles chez les hommes. Les causes majeures de cette perturbation de l’activité sexuelle sont l’arthrite, plus communément appelée rhumatismes, les troubles cardiovasculaires et le diabète chez les hommes et les mêmes pathologies additionnées d’une pression artérielle élevée chez les femmes. Curieusement, une pression artérielle élevée chez les hommes est associée avec moins d’activité sexuelle partagée mais une fréquence de masturbation plus élevée associée à des troubles de l’érection. Plus précisément et pour l’anecdote 17 % des hommes et 7 % des femmes ont déclaré se masturber régulièrement alors que 49 % des hommes et 62 % des femmes ont déclaré embrasser leur partenaires ou leur prodiguer des caresses de manière ciblée. Il est ressorti également que chez les hommes les problèmes d’érection et d’atteinte de l’orgasme, on pouvait s’y attendre, augmentent avec l’âge comme chez les femmes qui éprouvent des difficultés croissantes à faire l’amour en raison, pour ces dernières, d’une évanescence du désir, d’une absence d’orgasme et de difficultés et de douleurs lors de la pénétration dues à une sécheresse vaginale récurrente.
La plupart des personnes ayant participé à cette étude ont déclaré corréler l’appauvrissement de leur vie sexuelle avec une dégradation de leur état de santé, une corrélation plus marquée chez les hommes que chez les femmes. Pour ces dernières, encore sexuellement actives, leur dernière raison de rester réceptives était l’obligation de faire l’amour qu’elles ne justifiaient que par amour de leur conjoint et pour sa seule satisfaction sans qu’elles s’intéressent vraiment à la chose. Mais dans le détail, il est apparu qu’autant d’hommes que de femmes (18 et 17%) déclaraient faire l’amour par devoir plutôt que par désir. Cette tendance s’est révélée amplifiée si les femmes avaient eu auparavant une vie sexuelle non satisfaisante ou encore avaient vécu des périodes de dépression.
D’une manière générale cette étude très approfondie a montré que les hommes se sentaient beaucoup plus concernés par la dégradation de leur aptitude à rester sexuellement actifs en comparaison des femmes, non pas en raison d’une atténuation de leur libido mais tout simplement d’un manque de satisfaction peu ou pas compensée par des masturbations épisodiques et aussi et surtout par la perte de leur « virilité ». Quant aux femmes de plus de 70 ans, si 18 % d’entre elles manifestent toujours un certain désir (voir ci-dessus) et sollicitent leur partenaire pour le satisfaire, l’âge finit tout de même par avoir raison de la sexualité, cet aspect universel de la vie …
Source : Manchester University News et Archives of Sexual Behavior (manuscrit aimablement communiqué par le Docteur David M. Lee)
Publié dans médecine et santé, sexualité